Troisième novella, Equoïd, de Charles Stross, Tor.com, sept 2013.
Or donc, la date du départ pour Londres approche et je sens que je ne vais pas arriver à bout des billets, même si j'aurais sans doute lu les textes.
Charles Stross et une novella qui fait partie du cycle de La Laverie, dont je n'ai lu aucun roman. Il faut que je vous dise une chose : pour moi, Charles Stross, c'est le geek dont je lisais les textes dans Interzone, en en comprenant pas la moitié parce qu'il écrivait dans un style pas des plus fluides (euphémisme) et avec des références informatiques qui m'échappaient. Il s'est trouvé un agent, et à partir de là, il a sérieusement amélioré son écriture, pondu des tonnes de romans et gagné des sous, ce qui est très bien pour lui. Moi, j'ai toujours un peu de mal.
Donc, ça faisait un bail que je n'avais pas lu quoi que ce soit de Charlie Stross, et bon, il n'a pas changé, c'est une histoire parfaitement foutraque d'enquête sur l'espèce animale la plus barrée qu'il m'a été donné de rencontrer depuis longtemps. Cela méritait-il un démarrage si long (mais utile si on veut savoir qui est l'enquêteur principal) et un humour qui n'est pas trop ma tasse de thé, mais je comprendrai qu'il y ait des amateurs. Quant a ce qu'en pensera la génération petits poneys, je n'ose y penser.
samedi 9 août 2014
jeudi 24 juillet 2014
Au paradis des chats
Au paradis des chats
(qui n'existe pas, sauf ici, sur le
papier, où existent tous les paradis de tous les hommes et de toutes
les bêtes)
Au paradis des chats
Ma Perle
Il y a
Je te le promets
Tous les os de poulets à croquer que
tu voudras
Et des soirs et des toits pour se
promener qui n'en finissent pas
Et pas une seule puce
Et un feu dans la cheminée allumé par
le patron
Et mille portes sur l'été
Et de l'ombre sous le chèvrefeuille
Au paradis des chats
Il y a
Le plus doux, le plus gentil, le plus
gaga des grattouneurs de chats
Et tu pourras
Je te promets ma Perle
T'installer sur ses genoux et ronronner
comme jamais aucun chat ne ronronna
Pendant qu'assis en tailleur sur sa
chaise de bureau
Il tapera si fort sur le clavier de
l'ordi qu'on l'entendra à l'étage au dessous
Au paradis des chats
Où ne vont que les mangeurs de pâtes
qui lorsqu'ils ont fini donnent leur assiette pleine de beurre à
lécher aux moumounes gourmandes
Il sera là
Pour l'éternité ma Perle
Avec toi,
Au paradis des chats.
jeudi 17 juillet 2014
Le petit supplément de la convention mondiale : les lectures des prix hugos
Hmmm, si je me dépêche pas d'écrire sur les textes que j'ai lus, je vais les oublier (c'est l'âge, ma pôv' dame).
Donc : The Exchange Officers, Brad Torgersen (Analog, Jan-Feb 2013)
Encore un auteur inconnu, De moi en tout cas (et oui, il fut un temps où je lisais quatre ou cinq et plus des revues les plus importantes, mais c'est un temps révolu avec Cyberdreams).
Et donc, je dirais que, hem, c'est un texte d'Analog, quoi : une histoire de gens qui pilotent des robots sur une base Américaine, la Nasa ayant cédé la place à d'autre organisation. Il s'agit d'empêcher qu'une station attaquée par les Chinois (who else ?) tombe entre leurs mains. C'est bien mené, plein d'action, bien documenté et ça manque du chouïa de folie ou de poésie qu'on trouve dans d'autres magazines. Mais l'auteur, déjà nominé en 2010 et 2011 pour le Hugo et le Nebula est également présent dans la catégorie Novella. Wait and see, donc.
lundi 14 juillet 2014
Le petit supplément de la convention mondiale : les lectures des prix hugos
Deuxième novelette : Opera Vita Aeterna”, Vox Day (The Last Witchking, Marcher Lord Hinterlands)
Autant le dire tout de suite : je n'avais pas la moindre idée de qui était l'auteur avant de lire le texte et je ne suis pas allée chercher avant lecture, vu que c'est un peu le but du jeu, découvrir des auteurs et des textes.
Et donc, coup de chance, ça se passe dans un temps et un univers où il y a des elfes, et j'étais plutôt d'une humeur à elfes, parce que j'ai vu le deuxième Hobbit de Peter Jackson il y a quelques temps, lequel ne m'a laissé aucun souvenir, sinon que les meilleurs passages étaient ceux avec des elfes, ce qui m'a rappelé l'époque lointaine ou les elfes selon Tolkien me fascinaient et où Legolas (qui est tout de même un des personnages les plus unidimensionnels qu'on ait jamais créés, réussi, là n'est pas la question, mais unidimensionnel quand même) me paraissait empli de mystère elfique… Donc, dans un Moyen-Âge qui n'est pas le notre, un elfe arrive dans une communauté de moines. Il a décidé d'étudier de plus près leur dieu et il finit par rester parmi eux et par laisser un précieux manuscrit enluminé. Qui est tout ce qui reste de la communauté, massacrée par des gobelins pendant que l'elfe était en voyage. Ironie du sort, voies de Dieu, permanence et grandeur du verbe. Pas follement original mais fort bien tourné.
Je m'en vais donc chercher des renseignements sur l'auteur : Vox Day.
Bien (ou mal) m'en a pris. L'auteur (Vox Day, pseudonyme de Theodore Beale) s'est fait exclure de la SFWA pour avoir traité N.K. Jemisin (une auteure noire) de "demi-sauvage". En gros, c'est un chrétien fondamentaliste (Vox Day est un jeu de mot sur "Vox Dei"), un gros con de droite raciste, homophobe, misogyne, xénophobe et j'en passe.
Le passage de la nouvelle ou l'elfe s'adresse au "dieu mort" des moines pour lui demander d'accorder son paradis aux moines massacrés laisse à penser que le malheureux doit avoir quelques nœuds bien compliqués dans la tête.
Sinon, si vous avez un bon bouquin, écrit par un type normal, avec des elfes pas gnangnan, je suis preneuse.
Autant le dire tout de suite : je n'avais pas la moindre idée de qui était l'auteur avant de lire le texte et je ne suis pas allée chercher avant lecture, vu que c'est un peu le but du jeu, découvrir des auteurs et des textes.
Et donc, coup de chance, ça se passe dans un temps et un univers où il y a des elfes, et j'étais plutôt d'une humeur à elfes, parce que j'ai vu le deuxième Hobbit de Peter Jackson il y a quelques temps, lequel ne m'a laissé aucun souvenir, sinon que les meilleurs passages étaient ceux avec des elfes, ce qui m'a rappelé l'époque lointaine ou les elfes selon Tolkien me fascinaient et où Legolas (qui est tout de même un des personnages les plus unidimensionnels qu'on ait jamais créés, réussi, là n'est pas la question, mais unidimensionnel quand même) me paraissait empli de mystère elfique… Donc, dans un Moyen-Âge qui n'est pas le notre, un elfe arrive dans une communauté de moines. Il a décidé d'étudier de plus près leur dieu et il finit par rester parmi eux et par laisser un précieux manuscrit enluminé. Qui est tout ce qui reste de la communauté, massacrée par des gobelins pendant que l'elfe était en voyage. Ironie du sort, voies de Dieu, permanence et grandeur du verbe. Pas follement original mais fort bien tourné.
Je m'en vais donc chercher des renseignements sur l'auteur : Vox Day.
Bien (ou mal) m'en a pris. L'auteur (Vox Day, pseudonyme de Theodore Beale) s'est fait exclure de la SFWA pour avoir traité N.K. Jemisin (une auteure noire) de "demi-sauvage". En gros, c'est un chrétien fondamentaliste (Vox Day est un jeu de mot sur "Vox Dei"), un gros con de droite raciste, homophobe, misogyne, xénophobe et j'en passe.
Le passage de la nouvelle ou l'elfe s'adresse au "dieu mort" des moines pour lui demander d'accorder son paradis aux moines massacrés laisse à penser que le malheureux doit avoir quelques nœuds bien compliqués dans la tête.
Sinon, si vous avez un bon bouquin, écrit par un type normal, avec des elfes pas gnangnan, je suis preneuse.
samedi 12 juillet 2014
Le petit supplément de la convention mondiale : les lectures des prix Hugo.
Or donc, j'ai décidé, puisque être inscrite à la Convention mondiale (qui a lieu à Londres cette année, je le rappelle pour les deux ou trois distraits parmi vous…) donne droit à voter pour les prix Hugo et à télécharger les textes nominés dans les diverses catégories, je me suis dis que j'avais là un "feuilleton" de l'été tout prêt. Je lis The Magazine of Fantasy and Science Fiction pour la revue Fiction, et je lis aussi les manuscrits des auteurs français, mais je ne peux pas en parler ici, bien entendu.
J'ai donc démarré par la catégorie novellette, essentiellement parce que j'ai zappé les short-stories en téléchargeant et que je ne commence jamais par les textes les plus longs (dans un magazine ou une antho, je commence par les textes les plus courts, et je ne suis jamais l'ordre choisi par l'anthologiste, alors que j'en ai toujours choisi un avec soin quand je l'étais moi-même. On ne fait pas les anthologies ou les magazines pour soi, on les fait pour des lecteurs… qui font ce qu'ils veulent).
J'ai donc lu :
The Truth of Fact, The Truth of Feeling, Ted Chiang, Subterranean, Fall 2013.

Or donc, Ted Chiang, dont j'avais eu l'honneur de traduire Exhalaison, prix Hugo 2009 pour Bifrost n°56. Pas d'univers aux lois ahurissantes dans celle-ci, sinon celle du développement des technologies numériques. Que se passera-t-il quand on pourra (et on peut déjà, ça s'appelle le Quantified Self, qui consiste à utiliser capteurs, images et applications pour emmagasiner et analyser un maximum de donnée sur sa propre vie) filmer tous les moments de sa vie et se les repasser à loisir ? Le narrateur est un père qui se rend compte que ni ses souvenirs, ni ceux de sa fille ne sont fiables, et que l'existence d'une application qui permet de retrouver n'importe quel moment de leur vie ayant été filmé va jouer un rôle crucial dans leur vie.
La relation du père et de la fille est mise en parallèle avec la découverte de l'écriture par les Tiv (et oui, il a fallu que j'aille les googler pour apprendre qu'il s'agit d'un peuple africain aujourd'hui réparti entre le Niger et le Cameroun). La culture des Tiv s'appuie sur la généalogie, et la généalogie ne se fait pas de la même façon selon que vous avez une culture orale ou que vous découvrez l'écriture.
Ce n'est donc pas tant le propos du texte, plus qu'intéressant, qui m'a laissée un peu sur ma faim que la forme, avec les passages se déroulant chez les Tiv plus prenants que les considérations un peu trop détachées du père sur sa relation avec sa fille, que la forme, plombée par les nécessaires réflexions sur le rôle de l'écrit dans l'élaboration de nos souvenirs. Il va sans dire que je partage entièrement le point de vue de l'auteur : l'écriture est une technologie, et nous sommes des hommes augmentés depuis bien plus longtemps que nous le pensons…
J'ai donc démarré par la catégorie novellette, essentiellement parce que j'ai zappé les short-stories en téléchargeant et que je ne commence jamais par les textes les plus longs (dans un magazine ou une antho, je commence par les textes les plus courts, et je ne suis jamais l'ordre choisi par l'anthologiste, alors que j'en ai toujours choisi un avec soin quand je l'étais moi-même. On ne fait pas les anthologies ou les magazines pour soi, on les fait pour des lecteurs… qui font ce qu'ils veulent).
J'ai donc lu :
The Truth of Fact, The Truth of Feeling, Ted Chiang, Subterranean, Fall 2013.

Or donc, Ted Chiang, dont j'avais eu l'honneur de traduire Exhalaison, prix Hugo 2009 pour Bifrost n°56. Pas d'univers aux lois ahurissantes dans celle-ci, sinon celle du développement des technologies numériques. Que se passera-t-il quand on pourra (et on peut déjà, ça s'appelle le Quantified Self, qui consiste à utiliser capteurs, images et applications pour emmagasiner et analyser un maximum de donnée sur sa propre vie) filmer tous les moments de sa vie et se les repasser à loisir ? Le narrateur est un père qui se rend compte que ni ses souvenirs, ni ceux de sa fille ne sont fiables, et que l'existence d'une application qui permet de retrouver n'importe quel moment de leur vie ayant été filmé va jouer un rôle crucial dans leur vie.
La relation du père et de la fille est mise en parallèle avec la découverte de l'écriture par les Tiv (et oui, il a fallu que j'aille les googler pour apprendre qu'il s'agit d'un peuple africain aujourd'hui réparti entre le Niger et le Cameroun). La culture des Tiv s'appuie sur la généalogie, et la généalogie ne se fait pas de la même façon selon que vous avez une culture orale ou que vous découvrez l'écriture.
Ce n'est donc pas tant le propos du texte, plus qu'intéressant, qui m'a laissée un peu sur ma faim que la forme, avec les passages se déroulant chez les Tiv plus prenants que les considérations un peu trop détachées du père sur sa relation avec sa fille, que la forme, plombée par les nécessaires réflexions sur le rôle de l'écrit dans l'élaboration de nos souvenirs. Il va sans dire que je partage entièrement le point de vue de l'auteur : l'écriture est une technologie, et nous sommes des hommes augmentés depuis bien plus longtemps que nous le pensons…
Il vous reste sept jours pour télécharger Aknaktak !
Et voilà, on est occupé ailleurs et le temps passe et je n'ai pas fait le billet pour signaler ici la Décade de l'Imaginaire.
Aknaktak n'est ni plus ni moins qu'un (long) extrait du roman sur lequel je travaille en ce moment, La Substance des dieux, qui est la suite, si si, de Haute-École.
Les textes de la Décade étant disponibles un mois, vous avez encore sept jours pour le télécharger gratuitement sur la plate-forme de votre choix :
• Emaginaire
• Amazon
• FNAC
• Epagine
• Googleplay
• Immatériel
bonne lecture !
Aknaktak n'est ni plus ni moins qu'un (long) extrait du roman sur lequel je travaille en ce moment, La Substance des dieux, qui est la suite, si si, de Haute-École.
Les textes de la Décade étant disponibles un mois, vous avez encore sept jours pour le télécharger gratuitement sur la plate-forme de votre choix :
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bonne lecture !
lundi 9 juin 2014
On apprend à cesser de lire les pompeuses sentences…
On apprend à cesser de lire les pompeuses sentences censées vous instruire sur la vie, la mort et la meilleure manière de se tenir à table que lorsqu'on a passé suffisamment de temps dans cette vallée de bruit et de fureur et que l'on a constaté que notre insatiable besoin d'y imposer du sens est surtout cela : insatiable.
On trouve tout cela inutile et puéril, et relevant de l'adolescence, qui a besoin de miroirs pour se regarder dedans et de maximes pour savoir comment se tenir.
Mais aucune maxime à la con, aucune phrase bien tournée, aucun poème, aucun roman n'est de la moindre utilité devant la mort, qui n'est ni vulgaire ni élégante, ni rien du tout. La mort n'est pas qualifiable, sauf si vous vous bercez d'illusions sur une quelconque survie d'on ne sait qu'elle essence d'âme qui survivrait aux avanies que la biologie impose au corps en fin de parcours.
On ne parle pas aux morts parce que les morts ne sont plus là, on se parle à soi-même, comme on parle à un nounours ou à une poupée, pour se sentir moins seul et pour avoir moins mal.
La mort n'est pas qualifiable et ni la philosophie ni la littérature ne sont du moindre soutien.
La mort est finale et n'a rien à vous dire, que ce soit sur vous ou sur la vie ou le reste de l'univers.
On trouve tout cela inutile et puéril, et relevant de l'adolescence, qui a besoin de miroirs pour se regarder dedans et de maximes pour savoir comment se tenir.
Mais aucune maxime à la con, aucune phrase bien tournée, aucun poème, aucun roman n'est de la moindre utilité devant la mort, qui n'est ni vulgaire ni élégante, ni rien du tout. La mort n'est pas qualifiable, sauf si vous vous bercez d'illusions sur une quelconque survie d'on ne sait qu'elle essence d'âme qui survivrait aux avanies que la biologie impose au corps en fin de parcours.
On ne parle pas aux morts parce que les morts ne sont plus là, on se parle à soi-même, comme on parle à un nounours ou à une poupée, pour se sentir moins seul et pour avoir moins mal.
La mort n'est pas qualifiable et ni la philosophie ni la littérature ne sont du moindre soutien.
La mort est finale et n'a rien à vous dire, que ce soit sur vous ou sur la vie ou le reste de l'univers.
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