jeudi 31 octobre 2013

Bientôt pas loin de chez vous…

Hmm, donc, voilà, pour la première fois en 10 ans je ne suis pas à Nantes pour les Utopiales. Ben oui, dix ans, parce qu'entre les invitations de Roland et les miennes, j'y étais chaque année, en fait. Si vous m'avez ratée, vous l'avez un peu cherché.
Donc, bon, faire une pause, c'est pas plus mal, sauf que l'humain étant ce qu'il est, il râle un peu de ne pas voir ses potes, alors même que sur place, il râlerait de ne les voir que dix minutes en passant, vu qu'ils sont tous occupés à causer ou à conférencer ou à signer ou à picoler.
J'ai quand même, il faut bien l'avouer, envisagé de me faire un week-end rapidos, sauf que ça n'aurait pas été raisonnable question boulot, car j'ai, mine de rien, une trad en cours et un roman, et quelques salons prévus pour les prochains mois. Donc, si vous habitez Mulhouse, Épinal ou la région parisienne quelques dates pour vos calendriers :


Samedi 9 novembre

Tout Mulhouse lit :

15h30 Space Opera : une certaine idée du cosmos

 Rencontre avec André-François Ruaud, Sylvie Denis et Laurence Suhner animée par Marc Atallah.
Le Space Opera est une composante majeure de la littérature de science-fiction (Dune, Fondation, Hypérion, etc.), largement portée à l'écran (Star Wars, Star Trek, etc.), et qui évoque les voyages dans l'espace, les aventures et les combats entre héros, pistolet-laser au poing, et empires galactiques. Comment se caractérise ce genre ? Qu'interroge-t-il ? Comment écrit-on aujourd'hui du Space Opera ?

Vendredi 13 décembre :

Bibliothèque Épinal :

20 heures, rencontre animée par Stéphanie Nicot. 

Samedi 14 décembre :

10èmes Rencontres de l'imaginaire à Sèvres.

Uniquement l'après-midi, il faudra bien que j'aille d'Épinal à Sèvres.

mercredi 30 octobre 2013

Gravity

Donc, j'ai vu Gravity. 
Une alternance des plus étranges d'effets de réel et d'irréel. Vu en 3d et vf parce que pas le choix (la séance arrangeait la personne avec qui j'y suis allée). Et donc, j'ai pas aimé la voix de Clooney, ça m'a gâché une partie du film. Sinon, toute l'ambiance spatiale est splendide, le scénario possède une espèce de dépouillement de bon aloi, qui réduit néanmoins les situations à des gimmick un chouïa agaçant (marchera, marchera pas ? attrapera un bout de machin pour se rattraper ? se prendre un bidule dans la tronche ou pas ?) Aussi bien le traitement du son que de l'image ont contribué à ce sentiment d'assister à la naissance d'une nouvelle forme de réalisme au cinéma.  Pas de bruit dans l'espace, ok, mais la musique, hein, la musique, du coup on l'entend encore plus et personnellement, ça m'a sortie du film. Caméra subjective renforcée par la 3d, ok, mais quand on passe d'un instant où est prêt à tendre la main pour aider le personnage, ou tâter le revêtement de la station spatiale pour voir l'effet que ça ferait, à un plan d'ensemble où l'on voit le même personnage rebondir façon marionnette cassée et, justement, ne pas l'être, ça crée au final une alternance assez troublante de moment d'hyper-immersion et d'hyper-détachement. 
En fait, je m'attendais à avoir peur et je n'ai pas eu si peur que ça, même si j'ai vraiment, vraiment kiffé l'espace, les stations et toute la belle machinerie. La seule chose dont on est censé avoir peur est qu'elle meure, sauf que comme c'est en caméra subjective, ben elle peut pas mourir, sinon le film il est fini, et de toute façon, quand on est mort, on est mort, on est même plus là pour savoir qu'on est mort, donc à quoi bon se prendre la tête ? 
Ne reste plus donc qu'à le revoir en 2d et vo, pour compenser.

dimanche 11 août 2013

Tel un temple Maya au fin fond de la forêt vierge, englouti sous des siècles d'humus et de végétation, tombant en ruine et où pourtant quelques prêtres continueraient à pratiquer des sacrifices humains pour un public réduit mais irréductiblement fidèle (ou, le Petit supplément de la Mère Denis du Dimanche, n° 14) :

C'est comme ça que je vois certains monuments qui se dressent dans le paysage, inévitables, énormes et inutiles, mais dont on ne peut néanmoins pas se débarrasser, comme des armoires en bois massif dans des maisons de famille. Des trucs d'été. Le Tour de France, l'église catholique, les mariages princiers. Ce sont des mèmeplexes apparemment tellement forts qu'ils faudrait sans doute un effondrement du grand complexe culturel qui nous contient tous et que nous construisons par toutes nos actions pour qu'ils s'effondrent, et personne ne veut ça, hein, un grand effondrement, sauf dans les romans-qui-font-peur.

Un mèmeplexe ? Késako, un mèmeplexe ?

Ah, un memeplexe (en anglais). 

C'est une unité culturelle constituée, un ensemble d'idées, de croyances, d'actions et de gestes, et même de textes associés dans les cerveaux humains et actés par eux dans un contexte social. (Vous voilà bien avancés, hein.) L'été est bourré de mèmeplexes : la plage, le camping,  le 14 juillet, le tubedelété, le Tour de France. Le tout contenu dans le grand mèmeplexe occidental de l'été et et des vacances.

Et donc, chaque année, le fichu Tour de France passe et repasse et tourne et se répète, comme une putain de procession religieuse sur les routes de France et de Navarre et même d'ailleurs, maintenant que, summum de la pureté technoscientifique, ils font prendre l'avion aux vélos.
Et à chaque fois on nous fait le coup du Spectre du Dopage, et des soupçons, et des confessions, et des remords et des aveux (non, c'était pas au hasard, la procession…).
Cette année on a même eu droit au soupçon à rebours, et je me suis demandé, comme à chaque fois, mais qui est-ce qui croit encore à ces conneries, qui suit le Tour de France avec un esprit de sérieux, en croyant dur comme fer à l'effort, à la sueur, à la pédale et la route et à dieu sait quelles autres conneries qu'on fait avaler aux petits garçons pour qu'ils finissent bourrés d'epo sur des vélos comme personne ne peut s'en payer dans le monde réel ? Qui ?
D'où le temple Maya. Le Tour de France, c'est un mèmeplexe dont les participants ont raté l'entrée dans le 21ème siècle. Ils ne savent pas, les malheureux, que leurs coureurs sont déjà, depuis longtemps, des hommes augmentés. Ben oui. Augmentés de leur bicyclettes, depuis le début. Songez donc, tout de même, au temps pendant lequel l'homme n'en a pas eu, ou que ce soit sur la Terre, de vélocipède. Ça en fait, du temps et des hommes (et des femmes) qui ont marché à pied. Et voilà qu'il y a cent et quelques années à peine (j'ai la flemme de vérifier) d'autres gens, mais des gens tout de même, tous fiers de quelques milliers d'années de métallurgie et de mécanique, on eut eu l'idée géniale de la bicyclette, laquelle, quelques molécules et médias plus tard, est ce que l'on sait et sur quoi on a posé des questions à Pierre Bordage dans 20minutes.
Il a raison, Pierre Bordage, de dire que le dopage sera génétique, mais comme on ne lui pose pas la question, il ne dit pas ce que personne, d'ailleurs, ne dit jamais : qu'il manque au mèmeplexe du sport l'outil intellectuel d'analyse de son rapport avec la technique qui lui est pourtant consubtantielle. Et ça ne me gênerait pas plus que ça si chaque année, les mêmes chansons ne nous étaient pas chantées et rechantées avec un aplomb et un sérieux défiant toute concurrence…

Tous ces gens devraient avoir lu Mine de rien et le Weltraumball, me dis-je, songeant aux conversations que nous avions et où je répétais à chaque fois que tous ces braves sportifs n'avaient qu'à tous prendre la même chose et nous foutre la paix avec leurs tourments existentiels d'un autre siècle.

Et donc, c'est l'été, le Tour de France est terminé depuis un moment, les histories de dopages continuent mais tout le monde s'en fiche ou presque, il fait moins chaud que quand j'ai commencé ce billet il y a deux semaines. Lisez ou relisez le Weltraumball.

samedi 13 juillet 2013

Le petit supplément de la mère Denis du dimanche n°13 :

Où il sera question d'un film ou deux, de chaleur, de concombres, de bouquins,  et du capitaine Albator…

C'est donc officiellement et réellement l'été, avec de la chaleur véritable qui vous gonfle les pieds et vous ramolli le cerveau, et vous oblige pour fonctionner à consommer du cola de worldcompany avec du citron et des glaçons… On va aussi manger des salades.
On va donc manquer, comme tous les étés, d'un gadget spécial pour les gens comme moi qui abominent cette invention de la nature dévoyée et perfectionnée par les hommes, j'ai nommé le concombre, ce végétal verdâtre et aqueux et néanmoins pas bon que d'aucuns persistent, les sadiques, à réduire en petits morceaux et à planquer dans les plats, en gâchant irrémédiablement le goût. (Sauf si les ingrédients sont assez forts pour le masquer, le goût, mais c'est rare.) On devrait donc, (si on vivait dans un monde idéal et pas comme c'est évident dans un univers de dix-huitième zone tout pourri où l'ump demande la charité au début de l'été parce que son duce n'a pas été foutu de faire sa compta comme vous et moi…), on devrait donc, disais-je, disposer d'un détecteur de concombres qui vous avertirait poliment de la présence dudit légume dans les plats et vous permettrait de lazériser le fragment jusqu'à disparition de la dernière molécule. Mais non, personne n'a encore inventé la chose, on ne peut pas compter sur le complexe militaro-industriel quand on en a vraiment besoin.

Enfin bon, y'a pas que la bouffe dans la vie, y'a aussi les films et les livres.

J'ai donc vu le Hobbit. Ça doit faire une semaine ou deux (ou trois, à la vitesse ou j'écris et publie mes billets) et je pensais déjà à la fin du visionnage que  ce film avait une espèce de maîtrise technique que n'avait pas le Seigneur des Anneaux, mais que bon, Peter Jackson se l'était jouée pépère, j'assure mes trois films, j'ai Gandalf de toute façon, suffit d'ajouter de l'action là où y'en a pas dans le livre et ça le fait. Je pensais donc déjà ça juste après l'avoir vu, et c'est pire deux (trois !) semaines après : pas d'ennui sur le moment mais c'est tout, et à part quelques trolls, des nains (ils ont beau faire, le nain tragique fait beaucoup d'efforts pour avoir l'air, hem, tragique, mais n'envoie pas autant de bois que Viggo en Aragorn…) et de l'elfe classieux, je ne me souviens de rien…

J'avais laissé passer Looper, le vendre sur la mafia n'étant pas une bonne idée pour moi.
 En fait, ce n'est pas un film sur des méchants qui butent d'autres méchants grâce à des machines à voyager dans le temps. C'est un film sur le temps, la façon dont les gens vieillissent et changent, sur comment vivre avec des ambitions pour l'avenir et ce qu'il  en advient ou pas. Et y'a du paradoxe temporel joliment tordu et une bonne fin ouverte. Bonne surprise, en fait.

Et là le lecteur me demande, mais tu ne lis rien en ce moment ?
Ben pas trop, je suis un peu assommée depuis que repassée sur le billard pour m'enlever un bout de ferraille placé sur mon poignet droit. Et puis j'essaie de bosser sur La Substance des Dieux, suite-tant-attendue de Haute-École, et ça me prend du temps de cerveau.

J'ai quand même terminé Existence, de David Brin, et ma foi, arriver à écrire un bouquin de premier contact qui colle à une extrapolation à partir de notre monde, moi je dis chapeau. Ça se passe donc dans le vaste univers qui pourrait bien être le notre, avec divers protagonistes dont un fils à maman qui  pilote des mini fusées suborbitales pour passer le temps, une journaliste hyper-connectée aux foules qui le sont encore plus et participent plus qu'activement au monitoring généralisé de la planète par les méga-réseaux et autres micro-caméras omniprésents, un chinois qui tente de se sortir de la mouise en réhabilitant une demeure de milliardaire déchu sur une côte rongée par la montée des océans, et un astronaute qui découvre un artefact étrange en ramassant des déchets. 




L'artefact en question est en fait un moyen de communiquer avec des civilisations extraterrestres, mais comme Brin a choisi de jouer le jeu de ce que nous connaissons vraiment des lois physiques de notre univers (distance des étoiles, coût énergétique, etc…) hé bien, la communication n'est pas celle dont on a l'habitude et les paliers de révélations sont des plus satisfaisants pour l'amateur. Lecture recommandable donc, même si le sort de certains des personnages est un peu escamoté par les ellipses nécessaires à l'avancement de l'histoire du contact avec les ET. (Et pour ceux qui se poseraient la question… il y a des dauphins.)



Et donc, à part ça, l'été enfin là est pas mal japonais en ce qui me concerne, vu que je me suis remise au manga Pluto, du même auteur que le très excellent Twenty Century Boys. Mais je n'ai pas terminé, donc ce sera pour une prochaine supplémentation. 
J'ai par contre vu Shokuzaï, de Kiyoshi Kurosawa, à l'origine une série télé en quatre parties, diffusée en deux films ici. Quatre fillettes sont témoins de la disparition et de l'assassinat d'une amie, quinze ans après, aucune n'est sortie indemne de l'aventure et chaque partie retrace son destin. Ça fonctionne très bien, c'est subtil et bien filmé, à peine long par moments, sans pénibleries à sérial killer et autres casse-pieds obligatoires par chez nous, mais avec une thématique sur la mémoire, la culpabilité, le destin et le libre arbitre tout à fait séduisante. 

Et sinon, ben y'a Albator. 
Et pour situer la problématique, il faut vous représenter que jusqu'à il y a quelques semaines Albator n'était plus pour moi qu'un souvenir assez lointain mais étrangement nostalgique, celui d'avoir vu un nombre indéterminé d'épisodes des aventures d'un personnage délicieusement sombre, nostalgique et séduisant et qui m'avait laissée sur ma faim de romantisme pirate. La vie et la curiosité étant ce qu'elles sont, je ne savais même pas qu'il y avait eu une seconde série diffusée dans les années 80 (époque à laquelle j'avais autre chose à faire que regarder les émissions pour enfants !) et tout en ayant appris depuis ce qu'étaient les mangas, je n'avais jamais fait l'effort de retrouver les origines de l'homme au bandeau. Et donc voilà, je suis tombée sur cette bande annonce il y a peu et là, choc et stupéfaction : l'image de synthèse, sans prévenir, a redonné vie au capitaine, et m'a redonné envie de revoir les dessins animés. Je dis donc et je maintiens que la première série (Albator 78) se tient mieux au niveau scénario que celle des années 80 (Albator 84). Le reste est joyeusement compliqué par les multiples productions de diverses séries adaptées (ou pas) de divers mangas, mais je retiendrai Cosmowarrior Zero pour la thématique d'opposition entre le pur pirate et le "collaborateur" avec le pouvoir. En attendant le film, qui sort en septembre au Japon et dieu sait quand en France…

Sur quoi il me semble avoir suffisamment supplémenté votre fête nationale pour mériter d'aller me coucher…

samedi 29 juin 2013

To be or not to be…

Ordoncques, après avoir longuement (cinquantes piges en novembre, hébéoui…) réfléchi à la question, je pense pouvoir dés à présent vous donner la permission, pour demain et les temps à venir de quand de je serai mourue et de toute façon pas en mesure de protester de quelque façon que ce soit, de me qualifier d' « écrivain de science-fiction » si ça vous chante.

Parce qu'il faudrait, pour ne pas se sentir diminué, appauvri et en quelque sorte pas assez anobli, ne pas assumer ce que l'on est et qu'en ce qui me concerne j'ai toujours voulu être. Il faudrait vouloir être un écrivain dans une sorte de pureté de l'être dont je ne peux m'empêcher de penser qu'elle a quelque chose à voir avec les Idées de Platon et les anges du ciel et toutes ces choses qui ne sont là, dans l'esprit de certains, que pour souligner le fait que nous vivons dans une réalité de seconde catégorie.

Seconde catégorie mon cul.

Il est bien possible que pour certains « écrivain de science-fiction » ou « de polar », ou de ce qui vous plaira, soit situé moins haut dans l'échelle de l'écritude qu'écrivain d'auto-fiction, ou de best-sellers, ou de blablateries petites-bourgeoises ou de sérials-killers mais… c'est leur problème.

C'est leur problème de croire qu'on peut être un écrivain sans écrire quelque chose. Écrivain dans une sorte de monde idéal et dépourvu de la salissure des genres et de leurs nécessités. Écrivains ici et maintenant, là où l'on se trouve et où l'on veut être, et reconnu par les gens pour qui on a un minimum de considération, d'admiration et parfois même de respect. Et lu, avec un peu de chance, par des gens qui partagent vos goûts et vos lectures.

C'est leur problème si leur petite caboche de plumitifs de la presse généraliste, de programmateurs de chaînes de télé à la con et de conservateurs de littérature du siècle avant dernier n'est pas capable de se fourrer dans le crâne qu'ils sont passés à côté de leur époque en passant à côté des genres. Leur problème, pas le mien. Qui n'en ait aucun avec le concept de genre ou avec le fait que les auteurs existent dans le vrai monde, ou les bouquins sont vendus sur des étagères avec des étiquettes et des couvertures et où les auteurs ne sont pas de purs esprit œuvrant dans le firmament du verbe, mais des gens assis le cul sur des vraies chaises qui  payent leurs vraies factures avec du vrai argent qu'ils tirent de leur vrai travail, comme tout un chacun.

Alors, regretter qu'on me considère comme un écrivain de SF ? Quelle drôle d'idée.



dimanche 23 juin 2013

Le petit supplément de la Mère Denis du dimanche, n° 12 :

A comme abécédaire : moyen simple, gai et juste ce qu'il faut  de foutraque pour l'auteur encore dans les choux d'écrire quelque chose sur les festivals et salons où elle est allée ces derniers temps, en l'occurrence, les Imaginales et les Futuriales.

B comme bêtise, bévue ou bourde : j'adore prendre l'avion, me trouver dans un engin puissant et qui vous transporte dans le ciel, c'est bien ce qui se rapproche le plus d'un voyage spatial, non ? Et donc, en rentrant d'Épinal, les préposés à l'auscultation des bagages me retiennent, moi et ma trousse de toilette. Ben pourquoi ? Ben parce que, ah ah, j'avais oublié, dieu sait quand et comment, un tournevis dedans.

C comme collègues traductrices : Michèle Charrier et Florence Dolisi étaient aux Imaginales, et on a pu nous voir, assises devant des coupes de champagne au bar le samedi soir.

D comme déguisement : je veux un costume de mousquetaire, me suis-je écriée je ne sais plus quel jour en voyant un gamin tirer l'épée. C'est vrai quoi, pourquoi est-ce que ça serait toujours les mêmes qui mettraient de grands et beaux chapeaux à plumes ?

E comme écriture (match d') : organisés par le Club Présence d'Esprit le vendredi après-midi des Imaginales. J'ai accepté l'invitation parce que, eh, pourquoi pas, voyons voir ce que ça donne, et puis j'aime bien rencontrer et causer avec des p'tits jeunes. Un article ici. J'ai passé un temps fou à me battre avec le pc qu'on m'avait prêté (rien de plus exaspérant que de perdre du temps parce qu'on ne trouve pas une touche, une seule…), mais j'ai sorti une petite nouvelle méchante (les contraintes que j'avais tirées étant "un sceau qui fond tous les ans" et "faut rigoler" que je compte bien rebidouiller un de ces quatre.

F comme fragments : aux Imaginales, une espèce de poussière de bouts de trucs qui collait aux chaussures et se mettait partout, et dont on ne comprenait pas d'où elle venait ni ce qu'elle était jusqu'à ce que je regarde sous mon sac que je venais de poser par terre et que je comprenne : c'était des morceaux de la couche plasticoïde du plancher de la bulle qui se fragmentait et partait en poussière crade qui collait à tout.

Gail comme Gail Carriger : auteur du Protectorat de l'Ombrelle, que je traduit. Charmante et bien habillée, comme il se doit, mais également très occupée et demandée. Vous pouvez la retrouver ici (son tout aussi charmant mari a pris une photo de nous deux, qui finira bien par apparaître).

H comme hôtel & hôpital : j'aime ça, les hôtels. J'aime cette uniformité  à base de salles de bains, de lits bien faits et de fonctionnalité standard. J'aime la sensation que je pourrais être en vacances et ne rien faire qu'écrire, sans avoir à me préoccuper de la moindre intendance, dans un décor où n'aurait pas sédimenté des années de vie. L'hôpital, tout aussi impersonnel et pratique au niveau de l'intendance, j'aime moins, mais j'y retourner demain pour qu'on m'enlève la plaque et les vis dans mon poignet et mon coude suite à l'accident. En espérant qu'à long terme ça sera mieux question douleur et mobilité du poignet. J'emmène mon cahier pour bosser sur la Substance des Dieux (la suite de Haute-École) et la liseuse avec Existence de David Brin, ou comment traiter le paradoxe de Fermi au 21ème siècle.

I comme idées et mathématiques : une vidéo comme ça, parce que je cherchais un truc avec i :





L comme lecteurs : merci à ceux qui sont venus me voir et à qui j'ai eu le plaisir de dédicacer des livres, et en particulier celui qui n'a pas voulu donner son nom (une première, mais pourquoi pas !)

M comme maroille et  munster : Estelle Blanquet, qui hébergeait certains des participants aux rencontres Science et Fiction de Peyresq auxquelles j'ai eu la chance d'être conviée avant d'aller aux Imaginales, avait fait des tartes aux maroilles (recette de sa grand-maman) absolument délicieuses. Bon, la tarte au maroilles est un goût acquis des années où j'étais prof à Denain, mais qu'est-ce que c'est bon ! Et dans la note fromages qui puent, à Épinal, j'ai testé le munster fondu sur une cassolette de pomme de terre et lardons au restaurant le Basilic. Exquis aussi et pas bon pour ce qui ne me reste pas de ligne, c'est un fait.

N comme Nature : posté par le site Next Nature cette semaine : "Any sufficiently advanced technology is indistinguishable from nature."

O comme organisation : en ce moment, de mes prochains salons. Il y aura Scientilivres, Sèvres et retour à Épinal si les dieux de la logistique sont avec nous.

P comme Peyresq : village belge des Alpes de Haute-Provence où ont lieu depuis sept ans déjà les inestimables rencontres Science et Fiction. Le sujet cette année était Stanislas Lem, auteur que je n'avais tout simplement pas lu sauf dans divers articles sur Solaris. Pourquoi pas lu ? Eh bien, en grande partie parce que ce qu'on en disait dans les années soixante-dix ou quatre-vingt, époque à laquelle je faisais tout de même de mon mieux pour lire les classiques, ne reflétait absolument pas l'humour du bonhomme, me conduisant à penser que je n'apprécierais pas ses écrits. Ce qui m'a permis de le lire maintenant et de l'apprécier en fait beaucoup mieux. Il ne faut pas lire tous les classiques étant jeune, ça en laisse pour plus tard et ce n'est pas plus mal.

Q comme que voulez que je trouve avec une lettre pareille ?

R comme ras-le-bol : de tout et la plupart du temps, mais depuis quand ai-je besoin d'enthousiasme pour faire quoi que ce soit ? Un peu d'acharnement quotidien suffit, en réalité. Parfois je m'arrête et je regarde autour de moi et je me demande ce que je fiche là, dans cette maison, dans cette ville, dans cet univers. Étrangeté radicale et indépassable. Rien à y faire. Attendre que ça passe. Ça passe d'ailleurs. Et puis ça revient.

S comme sang : à Épinal, on pouvait voir, de temps à autre, des gens se balader avec de fausses cicatrices très réussies. D'autant plus étrange que je n'ai pas repéré qui les réalisait…

T comme train : vu à la gare Montparnasse, en descendant du TGV la veille des Futuriales, un monsieur à l'air anglais qui tenait un panneau en carton où était écrit « Mr et Mrs Simpson ». Si.

U comme utilisation intensive de youtube : pour regarder la série d'Albator 78 et venger un vieux sentiment de frustration datant de la fin des années 80, le souvenir d'un personnage apprécié mais dont je n'avais jamais vu l'entièreté des aventures. Considérations sur l'âge et la vengeance. Ça ne servirait donc qu'à ça, vieillir, à défaire tous les vieux nœuds accumulés autrefois ? Et je ne parle pas des livres que je range depuis deux mois. Tous ceux que j'ai lus et dont je ne me rappelle pas ou presque. Les garder ou pas ? Garder ceux qui ont une valeur sentimentale, comme on dit, d'accord) mais les autres ? Les relire ? On ne peut pas à la fois relire et lire du neuf, il y a en trop, de tout, du passé et du présent. Aucune importance en fait : faire ce qu'on a envie de faire, car seul l'instant compte, le passé est le passé, toujours passé, nous n'y sommes plus. Il est toujours déjà trop tard et toutes ces choses.

V comme vivant et technologie : vu En vie, aux frontières du design, une expo sur la rencontre du design et des biotechnologies. L'installation de Philip Beesley est un plaisir, on aurait envie de rester très longtemps tellement c'est délicieusement sensoriel, léger et dépaysant.



W, X, Y, Z  et J et K comme fin de l'exercice, retour au boulot (ben oui, c'est pas à l'hôpital que je vais faire avancer le schmilblick).

jeudi 30 mai 2013

Souvenirs… (Utopia 98, photos Fabienne Rose)


Michel Pagel, Jean-Marc Ligny, Jack Vance, Roland Wagner, Natacha Wagner. 



vendredi 19 avril 2013

Quoi de plus fascinant que le concept d'auto-organisation, surtout si l'on veut se passer d'une cause première et autres créatures omnipotentes et qui auraient, en plus, des idées sur qui ou quoi vous devriez culbuter et/où épouser quand revient le printemps… Et si, en plus, c'est mou, ça doit être ici.




lundi 4 mars 2013

Le petit supplément de la mère Denis du dimanche, n°11 :

Supplément en retard : 

Oui, je sais, on  est lundi soir et pas dimanche, mais bon, soit j'écris ce post ce soir, soit je vais encore trouver un moyen de le procrastiner, donc je le rédige ce soir et je ne le programmerai même pas pour qu'il paraisse dimanche prochain. On supplémente comme on peut.

Je ne sais pas si vous me suivez sur Facebook donc je vais faire un petit rappel, mais rapide, hein, on va pas s'étaler… J'ai déménagé. Quitté Cognac au bout de vingt ans. Putain, vingt ans. Je n'avais jamais vécu autant de temps dans une ville. Ça n'a pas de sens. C'était prévu et ça n'était pas prévu comme ça, bien entendu. J'habite désormais à Auch, ville de d'Artagnan et d'un souvenir de salon de SF en 82, parce qu'une partie de ma famille y vit et que les déplacements, ça distrait, à défaut d'autre chose.

Et la seule raison pour laquelle j'ai pu faire ça sans frôler de près ou de loin la catastrophe financière, eh bien, c'est grâce aux dons reçus cet été de… ben, plein de gens à qui je tenais à dire MERCI avant de réactiver ce blog.
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Supplément déplacement : 

On peut dire ça comme ça, en fait : toute ma vie désormais est du domaine de la distraction, de la déviation, de l'occupation. Je fais des trucs. Des cartons pendant quinze jours. Un voyage Cognac-Auch avec des chats. Encore des cartons, du déballage, du rangement. Comme ces jeux pour gosses où on doit reconstituer une image divisée en petits carrés qui bougent, mais en grandeur nature et avec une partie à l'intérieur. (Google me dit que ça s'appelle le jeu du taquin !)



 Les dernières corrections du dernier tome des aventures de Mlle Tarabotti (note pour les amateurs de la série : l'auteur vient d'annoncer sur son blog que ses suites ne paraîtront pas avant 2015 ! ). Et (mystères de l'édition…) je pensais travailler sur sa prochaine série ce printemps, mais en fait non, je vais me lancer dans le prochain roman de Norman Spinrad pour Fayard.

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Supplément lecture :


J'ai reçu ce matin Les enfants d'Evernight 2. L'Orphelinat du Cheval Pendu, d'Andoryss, Yang & George et j'avais apprécié le premier tome et son atmosphère peterpanesque au point que j'étais prête à le relire avant de me lancer dans celui-ci sauf que… oui, il était dans les dernières bd à avoir été mises en cartons, et je ne sais plus où il est…





Fini cette semaine, après interruption et reprise. Nominé pour le BSFA et le Nebula. Agaçant, lent, trop parfois, impossible néanmoins à lâcher. Je ne partage pas l'enthousiasme de Jeff Vandermeer (le seul type qui ose utiliser ses propres textes pour expliquer des trucs sur l'écriture, lisez le billet si vous lisez l'anglais, pas tant pour ce qu'il dit sur 2312 que sur l'écriture en général) mais je ne suis pas non plus d'accord avec M. John Harrison. "Si Robinson a une faiblesse", (dit-il) c'est celle, immémoriale, de l'auteur de hard-science : croire que son lecteur est aussi excité que lui par les spéculations technologiques extrêmes." Bah. Quelle idée. Bien sûr qu'il est excité, le lecteur ! Ce roman est l'histoire d'une année : 2312, où dans un système solaire terraformé par les différents pouvoirs (Mars, Saturne et ses lunes, Mercure) en place, les choses et l'histoire, ou ce qui en tient lieu dans une époque balkanisée et mouvante, bascule. Une abondance de merveilles : astéroïdes transformés en terrariums, villes se déplaçant sur Mercure, miroirs destinés à protéger Vénus, commerce de la lumière et de l'azote. Le tout par des humains modifiés qui vivent plusieurs siècles, avec les changements psychologiques que cela comprends, le tout avec une rigueur et une crédibilité scientifique que l'on ne peut qu'apprécier. Et c'est peut-être là où le bât blesse : à force de spéculation intelligente et de personnages pondérés, Kim Stanley Robinson en oublie peut-être de mettre la folie et la poésie du côté de l'intrigue et, tout en admirant la pertinence de son système solaire, j'ai trouvé le livre un peu trop lent à mon goût.


Je vais donc lire ceci, de Barbara Hambly, qui question suspense sait y faire (pas que Kim Stanley Robinson ne sache pas. Mais il n'a pas voulu et j'aurais préféré qu'il veuille et qu'il ne cantonne pas la passion au personnage quelque peu exaspérant de Swan). Certains d'entre vous aurons peut-être lu Le Sang d'Immortalité et Voyage avec les morts. C'est la même série. Ravie je suis !
Moins ravie j'étais, hier soir, quand il m'a pris la drôle d'idée de télécharger le livre sur le site de la fnac. Pas trouvé ailleurs, sauf sur Amazon, donc pas en epub (j'ai une liseuse Sony.) Donc, fnac, transaction, blabla, je m'enquiquine avec leur locigiel, récupère un vieux compte, parviens je ne sais plus trop comment à transférer le fichier sur la liseuse, mais quand je veux lire sous ma couette douillette devinez quoi : rien. Protégé par la gestion des droits numériques. Protégé mon c*l ! J'ai envoyé un mot à la fnac pour leur expliquer le problème (pas que j'attende une réponse, mais bon…) et j'ai demandé son assistance à l'intelligence collective, qui m'a fourni un FICHIER LISIBLE en moins de deux.#quandonvousdisquelesdrmcénul.

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