samedi 13 juillet 2013

Le petit supplément de la mère Denis du dimanche n°13 :

Où il sera question d'un film ou deux, de chaleur, de concombres, de bouquins,  et du capitaine Albator…

C'est donc officiellement et réellement l'été, avec de la chaleur véritable qui vous gonfle les pieds et vous ramolli le cerveau, et vous oblige pour fonctionner à consommer du cola de worldcompany avec du citron et des glaçons… On va aussi manger des salades.
On va donc manquer, comme tous les étés, d'un gadget spécial pour les gens comme moi qui abominent cette invention de la nature dévoyée et perfectionnée par les hommes, j'ai nommé le concombre, ce végétal verdâtre et aqueux et néanmoins pas bon que d'aucuns persistent, les sadiques, à réduire en petits morceaux et à planquer dans les plats, en gâchant irrémédiablement le goût. (Sauf si les ingrédients sont assez forts pour le masquer, le goût, mais c'est rare.) On devrait donc, (si on vivait dans un monde idéal et pas comme c'est évident dans un univers de dix-huitième zone tout pourri où l'ump demande la charité au début de l'été parce que son duce n'a pas été foutu de faire sa compta comme vous et moi…), on devrait donc, disais-je, disposer d'un détecteur de concombres qui vous avertirait poliment de la présence dudit légume dans les plats et vous permettrait de lazériser le fragment jusqu'à disparition de la dernière molécule. Mais non, personne n'a encore inventé la chose, on ne peut pas compter sur le complexe militaro-industriel quand on en a vraiment besoin.

Enfin bon, y'a pas que la bouffe dans la vie, y'a aussi les films et les livres.

J'ai donc vu le Hobbit. Ça doit faire une semaine ou deux (ou trois, à la vitesse ou j'écris et publie mes billets) et je pensais déjà à la fin du visionnage que  ce film avait une espèce de maîtrise technique que n'avait pas le Seigneur des Anneaux, mais que bon, Peter Jackson se l'était jouée pépère, j'assure mes trois films, j'ai Gandalf de toute façon, suffit d'ajouter de l'action là où y'en a pas dans le livre et ça le fait. Je pensais donc déjà ça juste après l'avoir vu, et c'est pire deux (trois !) semaines après : pas d'ennui sur le moment mais c'est tout, et à part quelques trolls, des nains (ils ont beau faire, le nain tragique fait beaucoup d'efforts pour avoir l'air, hem, tragique, mais n'envoie pas autant de bois que Viggo en Aragorn…) et de l'elfe classieux, je ne me souviens de rien…

J'avais laissé passer Looper, le vendre sur la mafia n'étant pas une bonne idée pour moi.
 En fait, ce n'est pas un film sur des méchants qui butent d'autres méchants grâce à des machines à voyager dans le temps. C'est un film sur le temps, la façon dont les gens vieillissent et changent, sur comment vivre avec des ambitions pour l'avenir et ce qu'il  en advient ou pas. Et y'a du paradoxe temporel joliment tordu et une bonne fin ouverte. Bonne surprise, en fait.

Et là le lecteur me demande, mais tu ne lis rien en ce moment ?
Ben pas trop, je suis un peu assommée depuis que repassée sur le billard pour m'enlever un bout de ferraille placé sur mon poignet droit. Et puis j'essaie de bosser sur La Substance des Dieux, suite-tant-attendue de Haute-École, et ça me prend du temps de cerveau.

J'ai quand même terminé Existence, de David Brin, et ma foi, arriver à écrire un bouquin de premier contact qui colle à une extrapolation à partir de notre monde, moi je dis chapeau. Ça se passe donc dans le vaste univers qui pourrait bien être le notre, avec divers protagonistes dont un fils à maman qui  pilote des mini fusées suborbitales pour passer le temps, une journaliste hyper-connectée aux foules qui le sont encore plus et participent plus qu'activement au monitoring généralisé de la planète par les méga-réseaux et autres micro-caméras omniprésents, un chinois qui tente de se sortir de la mouise en réhabilitant une demeure de milliardaire déchu sur une côte rongée par la montée des océans, et un astronaute qui découvre un artefact étrange en ramassant des déchets. 




L'artefact en question est en fait un moyen de communiquer avec des civilisations extraterrestres, mais comme Brin a choisi de jouer le jeu de ce que nous connaissons vraiment des lois physiques de notre univers (distance des étoiles, coût énergétique, etc…) hé bien, la communication n'est pas celle dont on a l'habitude et les paliers de révélations sont des plus satisfaisants pour l'amateur. Lecture recommandable donc, même si le sort de certains des personnages est un peu escamoté par les ellipses nécessaires à l'avancement de l'histoire du contact avec les ET. (Et pour ceux qui se poseraient la question… il y a des dauphins.)



Et donc, à part ça, l'été enfin là est pas mal japonais en ce qui me concerne, vu que je me suis remise au manga Pluto, du même auteur que le très excellent Twenty Century Boys. Mais je n'ai pas terminé, donc ce sera pour une prochaine supplémentation. 
J'ai par contre vu Shokuzaï, de Kiyoshi Kurosawa, à l'origine une série télé en quatre parties, diffusée en deux films ici. Quatre fillettes sont témoins de la disparition et de l'assassinat d'une amie, quinze ans après, aucune n'est sortie indemne de l'aventure et chaque partie retrace son destin. Ça fonctionne très bien, c'est subtil et bien filmé, à peine long par moments, sans pénibleries à sérial killer et autres casse-pieds obligatoires par chez nous, mais avec une thématique sur la mémoire, la culpabilité, le destin et le libre arbitre tout à fait séduisante. 

Et sinon, ben y'a Albator. 
Et pour situer la problématique, il faut vous représenter que jusqu'à il y a quelques semaines Albator n'était plus pour moi qu'un souvenir assez lointain mais étrangement nostalgique, celui d'avoir vu un nombre indéterminé d'épisodes des aventures d'un personnage délicieusement sombre, nostalgique et séduisant et qui m'avait laissée sur ma faim de romantisme pirate. La vie et la curiosité étant ce qu'elles sont, je ne savais même pas qu'il y avait eu une seconde série diffusée dans les années 80 (époque à laquelle j'avais autre chose à faire que regarder les émissions pour enfants !) et tout en ayant appris depuis ce qu'étaient les mangas, je n'avais jamais fait l'effort de retrouver les origines de l'homme au bandeau. Et donc voilà, je suis tombée sur cette bande annonce il y a peu et là, choc et stupéfaction : l'image de synthèse, sans prévenir, a redonné vie au capitaine, et m'a redonné envie de revoir les dessins animés. Je dis donc et je maintiens que la première série (Albator 78) se tient mieux au niveau scénario que celle des années 80 (Albator 84). Le reste est joyeusement compliqué par les multiples productions de diverses séries adaptées (ou pas) de divers mangas, mais je retiendrai Cosmowarrior Zero pour la thématique d'opposition entre le pur pirate et le "collaborateur" avec le pouvoir. En attendant le film, qui sort en septembre au Japon et dieu sait quand en France…

Sur quoi il me semble avoir suffisamment supplémenté votre fête nationale pour mériter d'aller me coucher…

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