samedi 24 novembre 2007

Écran souple



Je ne sais pas pourquoi le commentateur de cette vidéo sur le développement d'un papier électronique fait allusion à Harry Potter — dans le genre : "Harry en a un, mais ça va vraiment exister ! " Il a un écran souple dans sa besace, Harry, avec sa baguette magique ridiculement courte ? Non, je ne l'ai pas lu, et je n'ai vu qu'un seul film, où il y avait un joli paradoxe temporel, d'ailleurs…
Si ce truc ressemble à un objet fictif, c'est aux écrans souples dans Temps et la suite, de Baxter.

vendredi 16 novembre 2007

Dans leur monde

Il y a des gens qui nous obligent à vivre dans leur monde. Ils écrivent les règles et se débrouillent pour les faire approuver par le bon peuple. Mais c'est ce peuple qui vit les conséquenses. Qui dépense son unique et seule vie à travailler pour faire face aux impératifs matériels de l'existence (un toit, manger, se vêtir, etc) alors que ceux qui écrivent les règles vivent pour leurs ambitions, dégagés qu'ils sont de tous soucis matériels…

Blog de libé, le témoignage d'une infirmière : http://infirmiere.blogs.liberation.fr/anne_perraut_soliveres/

Blog de libé : notre hyperprésident part en vrille (again) sur le sujet du "choc des civilisations. "
Libé : j'ai raté un truc, ou personne ou presque ne voit qu'ils nous amènent vers la guerre en Iran?

lundi 12 novembre 2007

Le novum de nos vies

Pourquoi écrire de la SF ?
Pourquoi persister à écrire de la SF en un temps où les "novum" de Darko Suvin, sont si nombreux que les images du genre peuvent paraître, comme le dit André-François Ruaud au sujet de la Saison des Singes, poussiéreux et sans plus aucun rapport avec ce qui nous entoure ?
Par esprit de contradiction ? Par incapacité de faire autre chose ? Par fidélité à un amour de jeunesse ? (Mon dieu, quand on se fait offrir une maquette de x-wing pour son anniversaire (il n'y avait plus de Faucon Millénaire…), c'est qu'on a un sérieux problème…
Et bien, parce que.
Parce que je continue à croire que la science, la technique, et surtout, la conception du monde qu'elles créent nous définissent et définissent notre monde.
Parce que je vois chaque jour de nouveaux objets techniques (et donc, de nouveaux comportements, de nouvelles manière d'être et de ressentir) apparaître (sur combien de support avez-vous écrit dans votre vie ? Moi : papier, machine mécanique, électrique, amstrad, plusieurs macs, sans que cela empêche le moins du monde l'utilisation de divers carnets, cahiers, feuilles, etc).
C'est le novum de nos vies et il me semble incongru de ne pas y réfléchir, y rêver, et tenter, comme le dit si bien l'irremplaçable William Gibson dans Spook Country, de "pointer/indiquer une direction". Ce que nous sommes, nous humains du début du vingt et unième siècle, et où nous allons. Et si je veux bien admettre que les aventures d'un jeune magicien peuvent apprendre beaucoup (surtout à des lecteurs peu entraînés que le style de l'auteur portera sans le moindre problème tout au long du récit — je ne critique pas, je constate : si je savais faire ce que fait J.K Rowlings, je le ferais, tout de suite, sans hésiter !), si, donc, je veux bien admettre qu'on ai de bonnes raisons pour lire Harry Potter, j'ai du mal à admettre que ça puisse aider à comprendre la modernité…

Voici donc Hyperwords, un petit machin qui transforme chaque mot du net en lien.

Est-ce utile ?
Je n'en sais rien. J'aurais même tendance à croire que cela favorise l'éparpillement de la pensée.(Mais c'est sans doute moi que le net éparpille, parce que n'ai toujours pas compris que l'espace des données est infini et que je n'arriverai jamais à tout trouver, ou à tout savoir, ou du moins, à tout essayer…)
Je préfèrerais un logiciel capable de résumer et tirer l'information essentielle d'un document donné. Sauf que ça s'appelle un cerveau humain et qu'on ne sait toujours pas l'imiter.
Mon cerveau humain regarde le monde et se demande sans cesse : quel est le novum de nos vies ?
Ce doit être pour ça que je persiste à écrire de la SF…

jeudi 8 novembre 2007

Les Xénobiophiles sont télépathes !

La preuve en est ce post des plus judicieux sur Spook Country, qui démarre par la phrase par laquelle je comptais commencer un article futur… quand j'aurais fini de lire le bouquin. Ce qui serait déjà fait s'il n'y avait pas eu d'interruption utopialesque (que je ne regrette aucunement), si je n'étais pas crevée, si j'arrêtais de faire joujou avec ma tablette graphique… si je n'avais pas découvert grâce à Écrans qu'on peut acheter ici une peluche représentant la (peut-être) bactérie martienne trouvée dans une météorite. Le site propose tout une série de bestioles représentant des virus et bactéries agrandis un million de fois. Marre des nounours et des dauphins ? Offrez des acariens et des poux !
On n'arrête pas le progrès.

Viggobsessed. Probably.

Ils sont là.

mardi 6 novembre 2007

Encore Mortensen & Cronenberg

Donc, je rentre de Nantes, je m'écroule sur le sofa la moitié de la journée pour lire les magazines achetés dans le train mais pas lus, le numéro 13 de Monster et le début du Vieil homme et la guerre de John Scalzi mais je ne regarde pas la télé. C'est alors qu'évidemment, le duo qui tue passe sur Canal. Mais on peut encore les voir !

Terraforming flashback

Ce blog existe pour plusieurs raisons, mais la principale est, je crois, le fait tout simple que je n'aurais pas pu le faire il y a vingt ans parce que la technologie qui le rend possible n'existait pas.

On n'y pensait même pas.

C'est donc de la SF. Je ne peux pas résister.

L'autre est que cela me permet de noter des choses que j'aurai oubliées dans quelque temps (l'état de ma mémoire ne s'améliorant pas avec les années;-)))).
Par exemple, lors du débat sur la terraformation qui a eu lieu aux Utopiales samedi 3 à 19 heures, et auquel participait Grégory Benford et Henri Thiellement (des gens bien plus qualifiés que moi pour parler du sujet…) j'ai eu la surprise d'entendre Benford dire, dès le début, que "nous étions déjà en train de terraformer une planète, la nôtre". Ce qui est exactement ce que je disais dans le post que vous trouverez plus bas, et qui est originellement paru sur l'ancienne version de blog, celle hébergée par Quarante-Deux, en février 2007. Me voilà donc toute contente, et avec une bon alibi pour alimenter cette page avec du recyclé, alibi dont j'ai besoin parce que je suis encore un peu flappie après ces quatre jours… Flappie mais de bonne humeur, hein.


Terraforming Earth

(5 février 2007)

Je ne sais pas ce que vous pensez du sujet, mais moi, depuis quelque temps, j'ai l'impression de vivre à la fois dans Le Troupeau aveugle de Brunner et dans 334 de Disch.


Rappelons que Le Troupeau a pour contexte notre planète ravagée par la pollution, et que dans 334, certains personnages, bien qu'éduqués et intelligents, vivotent sans emploi, ambition et avenir dans une société surpeuplée et rongée par les médias.

"La chaleur est un des déchets que produit la civilisation."

Oui, je viens de passer un bon quart d'heure à relire en diagonale le début d'un roman qui eut à une certaine époque une réputation certaine, mais que j'ai lu fort tard (genre il y a cinq ou six ans, peut-être plus). Résultat, j'ai été déçue et il ne m'en est resté qu'un passage, dans lequel le personnage principal discute avec un extraterrestre des inconvénients d'une société humaine développée. Le plus important étant la chaleur. Le passage m'avait frappée par sa clarté, et par le fait que ce n'était en aucune façon le sujet du livre. C'est juste un truc dont les personnages discutent avant de se lancer dans l'aventure consistant à explorer un gros machin extraterrestre (non, pas Rama). Le réchauffement d'une planète sous l'action de l'industrie, des transports et ainsi de suite est une question comprise et réglée.

Étonnant, non ? Surtout quand on lit ça ou, encore mieux et plus récent, ça , le rapport du GIEC dont vous avez entendu parler toute la semaine si vous écoutez la radio, regardez la télé ou lisez les journaux, sur papier ou sur le net.

Mais le truc le plus fou, c'est que l'Anneau-Monde, d'où est tirée la citation sur la production de chaleur, date de 1973. Le Troupeau étant de 1972 et 334 de 1984. Qu'en ce qui me concerne, vu la date à laquelle j'ai lu les ouvrages concernés (entre seize et vingt ans) ça fait donc plus de vingt ans que j'attends que les gens si intelligents et si instruits qui nous gouvernent comprennent eux aussi…

Ne doutant pas un seul instant que l'agitation médiatique suscitée par le rapport du GIEC ne va pas tarder à retomber tel un soufflé, je reviens à mon quotidien où je trie mes poubelles sans chouiner, j'ai la chance de ne pas avoir besoin d'utiliser ma voiture pour aller travailler (mais je me demande vraiment ce qu'on peut proposer à ceux qui n'ont pas le choix), je ne prends pas l'avion (pour cause de finances rabougries, je ne suis pas une sainte) et autres bricoles, tout en écrivant des bouquins de SF. Et je me dis, ce qui est sûrement un raisonnement pervers et pas politiquement correct de quelqu'un qui a lu trop de livres où l'homme se croit tout puissant, que cette histoire de climat prouve au moins une chose :

On peut terraformer une planète.

Ben oui. On peu avoir une action sur le climat global, et ça ne prend pas des milliards d'années. Bon, d'accord, il faut d'abord que la planète ait eu le temps de se fabriquer un écosystème valable, et le moins qu'on puisse dire c'est que comme terraformateurs, nous sommes plutôt nuls. C'est de la boucherie climatique, pas du grand art. Mais bon, puisqu'on en est là, autant se dire que c'est encore une idée de SF qui est validée par le réel, pas dans les détails, certes, mais dans son principe général.

Et puis, toujours si on y réfléchit, on sait comment interrompre l'emballement de l'effet de serre. J'ai trouvé, il y a quelques mois, un bouquin intitulé Gros temps sur la planète, de Jean-Claude Duplessy et Pierre Morel (Odile Jacob), dans lequel les auteurs font le point sur les connaissances en climatologie et tentent d'examiner l'impact probable de l'homme sur le climat. Le livre datant de 1990, il est "amusant" de voir comment ils prennent toutes sortes de précautions pour présenter leurs conclusions sans sombrer dans le catastrophisme.

Ils donnent comme exemple d'effet de serre inversé celui de l'hiver nucléaire, qui serait déclenché par une guerre atomique à large échelle. Oui, l'hiver nucléaire, plus personne n'en parle puisque le mur est tombé et la que la guerre est devenue économico-pétrolière, mais c'est ça, le truc :

Quelques bombes soigneusement placées devraient créer un nuage de suie (ce qui s'est produit en 1883 lors de l'explosion du Krakatoa, dont on sait qu'elle a causé un refroidissement), qui si j'en crois les auteurs possède une "exceptionnelle efficacité pour aborber les rayonnements du soleil."

Comment ça, c'est une idée tordue ? Comment ça, on ne sait pas exactement quel serait l'impact des nuages de suie dans une atmosphère déjà troublée par notre joyeuse terraformation amateur ? Comment ça on ne peut pas faire péter des bombes n'importe où ?

Pour autant que je sache, l'humanité est plus douée pour se mettre d'accord sur le fait de faire péter des bombes ici ou là que pour prendre des mesures difficiles à expliquer et dont les effets ne sont palpaples qu'à long terme. Je suis sûre qu'on ferait accepter l'idée que des scientifiques ont calculé tout ce qu'il faut pour que la chose se fasse vite et bien plus facilement que celle qu'il va falloir changer de mode de vie à nos contemporains…

L'homme a un problème avec le long terme. C'est une bestiole faite pour réagir vite à des situations graves mais ponctuelles, pas pour se préparer à des actions longues et de grande envergure.

Raison pour laquelle il faut lire Brunner si ce n'est déjà fait, ou, histoire de lui rendre hommage, Terraforming Earth de Jack Williamson (pas traduit, désolée pour ceux qui ne lisent pas en anglais), un excellent roman où il n'est pas (tout à fait) question de terraformation mais de civilisations qui naissent et qui meurent…

Quel rapport ? oh, rien, j'ai seulement l'impression que notre époque ressemble aussi à la fin de l'empire romain…

samedi 3 novembre 2007

Utopiales

Assise au stand Noosfère, après un brunch Livre de poche (excellent café et oeufs brouillés), puis signé des exemplaires de l'Appel d'Air publié par Actu SF.

J'attends d'aller m'installer à une table pour signer. Des gens vont et viennent en mangeant des sandwiches et en buvant diverses boissons (oui, le stand est dans le grand espace dit Bar de Madame Spock.)
Quelqu'un dit "tu sais, tout le monde ne lit pas les Harry Potter à parution !". Ha.

Deux charmants lecteurs viennent de m'interrompre pour savoir où en sont les traductions de Baxter. Les voilà renseignés.

J'en ai parlé hier au cours du débat auquel j'ai participé. Space Opéra et crédibilité scientifique. En compagnie de Grégory Benford, Jean-Claude Dunyach et Gérard Klein. Je crois que nous avons plus parlé des rapports entre science et science-fiction en général que du space-opera - après tout, les problèmes de crédibilité que posent les voyages dans l'espace peuvent toujours se régler en plaçant les événements très loin dans le futur. De mon point de vue, c'était un moment agréable et intéressant. J'ai beaucoup aimé la tête de certaines personnes du public quand j'ai commencé à parler du livre d'Henri Atlan, l'Utérus artificiel. Un livre où il est tout simplement question de faire grandir des bébés hors du ventre des mères. Un livre dont l'auteur raisonne comme un auteur de SF et fait allusion au genre à plusieurs reprises. 224 pages de concentré d'intelligence extrapolative.

Et pendant que j'écris a lieu un événement science-fictionnel, mais il faut mieux que j'évite de m'y étendre... pour l'instant.

Visuellement, la grande et belle surprise, c'est Entropia, l'exposition de Christian Scheurer . Ces illustrations sont une pure merveille !

Là dessus, je vais me diriger vers la librairie.

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