Et voilà, on est occupé ailleurs et le temps passe et je n'ai pas fait le billet pour signaler ici la Décade de l'Imaginaire.
Aknaktak n'est ni plus ni moins qu'un (long) extrait du roman sur lequel je travaille en ce moment, La Substance des dieux, qui est la suite, si si, de Haute-École.
Les textes de la Décade étant disponibles un mois, vous avez encore sept jours pour le télécharger gratuitement sur la plate-forme de votre choix :
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bonne lecture !
samedi 12 juillet 2014
lundi 9 juin 2014
On apprend à cesser de lire les pompeuses sentences…
On apprend à cesser de lire les pompeuses sentences censées vous instruire sur la vie, la mort et la meilleure manière de se tenir à table que lorsqu'on a passé suffisamment de temps dans cette vallée de bruit et de fureur et que l'on a constaté que notre insatiable besoin d'y imposer du sens est surtout cela : insatiable.
On trouve tout cela inutile et puéril, et relevant de l'adolescence, qui a besoin de miroirs pour se regarder dedans et de maximes pour savoir comment se tenir.
Mais aucune maxime à la con, aucune phrase bien tournée, aucun poème, aucun roman n'est de la moindre utilité devant la mort, qui n'est ni vulgaire ni élégante, ni rien du tout. La mort n'est pas qualifiable, sauf si vous vous bercez d'illusions sur une quelconque survie d'on ne sait qu'elle essence d'âme qui survivrait aux avanies que la biologie impose au corps en fin de parcours.
On ne parle pas aux morts parce que les morts ne sont plus là, on se parle à soi-même, comme on parle à un nounours ou à une poupée, pour se sentir moins seul et pour avoir moins mal.
La mort n'est pas qualifiable et ni la philosophie ni la littérature ne sont du moindre soutien.
La mort est finale et n'a rien à vous dire, que ce soit sur vous ou sur la vie ou le reste de l'univers.
On trouve tout cela inutile et puéril, et relevant de l'adolescence, qui a besoin de miroirs pour se regarder dedans et de maximes pour savoir comment se tenir.
Mais aucune maxime à la con, aucune phrase bien tournée, aucun poème, aucun roman n'est de la moindre utilité devant la mort, qui n'est ni vulgaire ni élégante, ni rien du tout. La mort n'est pas qualifiable, sauf si vous vous bercez d'illusions sur une quelconque survie d'on ne sait qu'elle essence d'âme qui survivrait aux avanies que la biologie impose au corps en fin de parcours.
On ne parle pas aux morts parce que les morts ne sont plus là, on se parle à soi-même, comme on parle à un nounours ou à une poupée, pour se sentir moins seul et pour avoir moins mal.
La mort n'est pas qualifiable et ni la philosophie ni la littérature ne sont du moindre soutien.
La mort est finale et n'a rien à vous dire, que ce soit sur vous ou sur la vie ou le reste de l'univers.
dimanche 23 mars 2014
Hmmm, tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas été vérifier si le futur était toujours mou. Pour les meubles, c'est ici.
Le petit supplément de la mère Denis du dimanche électoral (n°15) :
J'ai profité d'une éclaircie (ensoleillée mais néanmoins venteuse) pour aller voter à l'école Rouget de l'Isle, on ne peut pas faire mieux en matière de nom républicain, mais je regrette quand même la mairie de Cognac, où j'allais voter alors que nous avions déménagé dans un autre quartier et que j'aurais dû le signaler.
Mais j'aimais bien aller à la mairie, avec ses grandes salles dallées de marbre, ses moulures et son côté riche et pompier. Et j'aimais le parc, surtout depuis qu'après la tempête de 99 la municipalité lui avait redonné ses attributs de jardin anglais : la rivière et le pont en faux rondins de mortier moulé, la tour gothique, le plan d'eau. Je me disais toujours que je passais trop de temps dans mon bureau et pas assez dans ce genre d'endroit.
Ici, c'était école primaire parfaitement banale, pas du tout moderne. Les gens aussi sont différents, ils ont moins cet air de bourgeoisie rassise, avec ses mamies en grands manteaux chicos et ses pétasses à 4X4 qui encombraient les rues à la sortie des écoles et plus de gens-normaux-qui-bossent.
Et donc, mon devoir électoral accompli, je suis revenue par une rue transversale, où j'ai découvert l'existence du Récré-Café un salon de thé avec espace pour mômes, genre piscines à balles et autres toboggans.
Et en rentrant, vite parce que vraiment, ça souffle et ça caille, je me suis dit qu'après les salons de thé à chats et les salons de thé pour parents, on ne manquerait pas d'avoir les salons pour ados, où on a pas le droit de causer mais où toutes les interactions se font par smartphone, les salons pour célibataires esseulés, avec appli pour chercher un plan cul en buvant son rooibos et les salons pour veufs et veuves, où dans un premier temps on pourra venir avec la photo de son disparu et prendre un capuccino, en attendant l'androïde avec sa personnalité téléchargée dedans, avec qui on pourra interagir le temps d'une pâtisserie et sur abonnement. N'empêche que le bar à mômes était ouvert, contrairement à tous les autres du quartier, ce qui serait sympa sauf que je ne vois pas comment je pourrais écrire dans un environnement rempli de piaillements de moutards. Sans compter que je ne vois pas pourquoi on réserve les piscines à balles aux gamins. C'est vrai quoi. Y'a pas de raison.
Mais j'aimais bien aller à la mairie, avec ses grandes salles dallées de marbre, ses moulures et son côté riche et pompier. Et j'aimais le parc, surtout depuis qu'après la tempête de 99 la municipalité lui avait redonné ses attributs de jardin anglais : la rivière et le pont en faux rondins de mortier moulé, la tour gothique, le plan d'eau. Je me disais toujours que je passais trop de temps dans mon bureau et pas assez dans ce genre d'endroit.
Ici, c'était école primaire parfaitement banale, pas du tout moderne. Les gens aussi sont différents, ils ont moins cet air de bourgeoisie rassise, avec ses mamies en grands manteaux chicos et ses pétasses à 4X4 qui encombraient les rues à la sortie des écoles et plus de gens-normaux-qui-bossent.
Et donc, mon devoir électoral accompli, je suis revenue par une rue transversale, où j'ai découvert l'existence du Récré-Café un salon de thé avec espace pour mômes, genre piscines à balles et autres toboggans.
Et en rentrant, vite parce que vraiment, ça souffle et ça caille, je me suis dit qu'après les salons de thé à chats et les salons de thé pour parents, on ne manquerait pas d'avoir les salons pour ados, où on a pas le droit de causer mais où toutes les interactions se font par smartphone, les salons pour célibataires esseulés, avec appli pour chercher un plan cul en buvant son rooibos et les salons pour veufs et veuves, où dans un premier temps on pourra venir avec la photo de son disparu et prendre un capuccino, en attendant l'androïde avec sa personnalité téléchargée dedans, avec qui on pourra interagir le temps d'une pâtisserie et sur abonnement. N'empêche que le bar à mômes était ouvert, contrairement à tous les autres du quartier, ce qui serait sympa sauf que je ne vois pas comment je pourrais écrire dans un environnement rempli de piaillements de moutards. Sans compter que je ne vois pas pourquoi on réserve les piscines à balles aux gamins. C'est vrai quoi. Y'a pas de raison.
mardi 11 mars 2014
True Detective, le petit supplément avant la fin, n°14.
I'd consider myself a realist, alright? But in philosophical terms I'm what's called a pessimist... I think human consciousness is a tragic misstep in evolution. We became too self-aware. Nature created an aspect of nature separate from itself - we are creatures that should not exist by natural law... We are things that labor under the illusion of having a self, that accretion of sensory experience and feelings, programmed with total assurance that we are each somebody, when in fact everbody's nobody... I think the honorable thing for our species to do is to deny our programming. Stop reproducing, walk hand in hand into extinction - one last midnight, brothers and sisters opting out of a raw deal." Rust Cohle.
"I get a bad taste in my mouth out here... aluminum... ash... like you can smell a psychosphere. Rust Cohle. "
True Detective et Hannibal, ou comment, pour la nième fois, j'ai remis le nez dans une histoire de sérial killer alors que j'avais juré de ne plus me faire avoir. La dernière étant Dexter, où je me suis arrêtée à la cinquième saison. Mais j'en parlerai quand je parlerai d'Hannibal, ce soir, c'est True Detective time.
J'ai adoré les premiers épisodes, la construction en flash-back, avec la discussion entre les flics d'aujourd'hui et les anciens, les flash-backs joués par les mêmes acteurs, absolument excellents. Et des dialogues brillants entre le flic intello-pessimiste et le flic-beauf-normal.
C'était plus intéressant de savoir comment le Rust bien propre était devenu cette espèce de semi-épave désabusée — bon, il l'était déjà avant, voir la citation ci-dessus — et néanmoins dix fois plus malin qu'un flic devrait l'être, et pourquoi et comment lui et son collègue n'étaient plus amis et plus dans la police. On finit par y arriver, en passant par une fausse piste de serial killer et les ravages du temps sur le couple et le retour à l'obsession d'une affaire non résolue, et au moment où j'écris ceci, en n'ayant pas vu le 8ème et dernier épisode, il semble assez clair que le sérial killer est quelqu'un de haut placé dans la classe dirigeante de la Louisiane.
La question n'est donc pas de savoir s'ils vont trouver le coupable : ils vont le trouver parce que Rust est assez malin pour —, mais ce qu'ils vont faire de leur découverte : le choper et ramasser les lauriers, ce serait trop simple et trop happy end. Faire justice eux-même est une possibilité mais ce n'est pas ce qu'on fait dans les séries — ou alors, ils le tuent par accident, ou dans la confusion d'un beau final d'action. Ils peuvent aussi ne pas le choper et disparaître dans les marais de Louisiane, quelque part dans la brume électrique, ça le ferait tout à fait — disons qu'une fin sans justice serait en accord avec la vision de Rust. (Oui, l'une des raisons pour lesquelles j'ai aimé est que j'ai lu Dans la brume électrique avec les morts confédérés, de James Lee Burke cet été, en accompagnement de la traduction du bouquin de Norman Spinrad, Police State, à paraître chez Fayard, et que c'est pile-poil la même ambiance. Le désespoir du bayou, le marécage de la glauquerie humaine. Le bouquin de Norman en étant l'envers satirique et politique et dionysiaque…).
Enfin bref, je suis assez fière d'avoir réussi à jouer des globes oculaires sur les statuts Facebook commentant la fin et de pouvoir la regarder pour ainsi dire sans interférence.
N'empêche qu'avec Hannibal ça fait deux séries eganniennes en ce moment. Pour la peine, je traduis la citation d'en haut :
Je me considérerais plutôt comme un réaliste, ok ? Mais en termes philosophiques, je suis ce qu'on appelle un pessimiste… Je crois que la conscience est une erreur tragique de l'évolution. Nous sommes devenus trop conscients. La nature a créé un aspect de la nature séparé d'elle-même - nous sommes des créatures qui ne devraient pas exister selon les lois de la nature. Nous sommes des choses qui souffrent de l'illusion de posséder un soi, cette accrétion d'expériences sensorielles et d'émotions programmés avec la certitude absolue d'être chacun des individus, alors qu'en fait, personne n'est qui que ce soit… Je crois que la chose honorable que notre espèce devrait faire serait de nier notre programmation. D'arrêter de se reproduire et de marcher main dans la main vers l'extinction — un dernier coup de minuit, frères et sœurs se sortant d'une situation injuste.
Où l'on projette et planifie…
Enfin, on essaie, car si le futur proche est assez clair, le moyen terme est dans un flou que je n'apprécie guère…
En clair :
• mon éditeur attend la suite de Haute-École, dont le titre est La substance des dieux. Je projette de terminer fin juin, si tout va bien (et tout devrait aller bien, si je n'étais pas une grosse angoissée qui déteste deux choses : trop planifier (genre synopsis au cordeau que l'on suit jusqu'au bout tel le moine enluminant son manuscrit) et ne pas planifier (genre je suis en fait morte de trouille de me trouver dans un des ces trous blancs où même si des idées viennent ce ne sont pas les bonnes idées et (horreur) Je N'avance Pas. (Vous pouvez glousser, je glousse moi-même, mais jaune).
• Actu SF va vous mitonner deux jolis recueils numériques de mes nouvelles qui n'avaient pas trouvé de place ailleurs, il faut juste que je leur trouve des titres.
• J'ai écrit de nouveaux textes qui finiront bien par sortir quelque part, mais je ne sais pas encore où. Il y en a d'autres. Il y a des projets de romans pour les ados, aussi.
• Pour des raisons bien trop complexes à raconter ici, je ne sais pas quand je traduirai les troisièmes et quatrièmes tomes de la nouvelle série de Gail Carriger, dont le premier paraît en mars. Ce n'est pas que me retrouver à n'avoir rien d'autre à faire qu'écrire me déplaît, c'est que c'est financièrement flou (j'aime pas) et en fait, assez inédit. Mais je vais m'habituer.
En clair :
• mon éditeur attend la suite de Haute-École, dont le titre est La substance des dieux. Je projette de terminer fin juin, si tout va bien (et tout devrait aller bien, si je n'étais pas une grosse angoissée qui déteste deux choses : trop planifier (genre synopsis au cordeau que l'on suit jusqu'au bout tel le moine enluminant son manuscrit) et ne pas planifier (genre je suis en fait morte de trouille de me trouver dans un des ces trous blancs où même si des idées viennent ce ne sont pas les bonnes idées et (horreur) Je N'avance Pas. (Vous pouvez glousser, je glousse moi-même, mais jaune).
• Actu SF va vous mitonner deux jolis recueils numériques de mes nouvelles qui n'avaient pas trouvé de place ailleurs, il faut juste que je leur trouve des titres.
• J'ai écrit de nouveaux textes qui finiront bien par sortir quelque part, mais je ne sais pas encore où. Il y en a d'autres. Il y a des projets de romans pour les ados, aussi.
• Pour des raisons bien trop complexes à raconter ici, je ne sais pas quand je traduirai les troisièmes et quatrièmes tomes de la nouvelle série de Gail Carriger, dont le premier paraît en mars. Ce n'est pas que me retrouver à n'avoir rien d'autre à faire qu'écrire me déplaît, c'est que c'est financièrement flou (j'aime pas) et en fait, assez inédit. Mais je vais m'habituer.
• surtout que je n'ai aucun salon jusqu'aux Imaginales en mai, et j'ai beau apprécier les balades dans ce beau pays, je crois que cela me suffira en fait très bien. Je pourrais peut-être même alimenter un peu plus souvent ce blog. Peut-être. Si vous êtes vraiment très sages.
mercredi 26 février 2014
Balade à la patinoire de Blagnac avec ma nièce. Sur la piste, des gamins munis de portables virevoltent sous des projecteurs de boîte de nuit sur de la techno naze, et dans la cafétéria, on se croirait dans les années soixante. Ou dans l'idée qu'on a pu avoir des années soixante il y a peut-être vingt-ans. Et comme on m'avait de ci de là conseillé de ne pas me lancer sur la glace, hé bien, j'ai fait ce que j'ai fait les premières fois où j'ai emmené mes nièces à celle de Cognac : quelques tours de piste, pas autant que je voudrais, mais quand on a quelques kilos en trop et pas le moindre
entraînement, il faut être prudent.
Un peu.
entraînement, il faut être prudent.
Un peu.
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