jeudi 27 janvier 2011
mercredi 22 décembre 2010
Joyeux Noël.
Noël, si on y réfléchit bien, n'est en fait, pour la plus grande partie de notre existence, qu'un interminable, inutile et douloureux exercice de nostalgie.
Je ne me souviens pas d'avoir "cru" au Père Noël. Je me souviens d'avoir attendu qu'une puissance abstraite et merveilleuse — et dont l'existence n'était attestée que par la parole de mes parents — fasse se matérialiser des cadeaux sous un sapin (un vrai, qui clignotait et qui sentait bon et dont l'odeur disparaissait avec l'assèchement de ses innombrables et traîtresses aiguilles et les protestations de ma maman, qui allait devoir les ramasser… )
Je me souviens d'avoir, en tant que grande sœur, prétendu qu'il existait pour mon petit frère, plus jeune, et qui y croyait encore. Noël était donc déjà, à ce compte là, un souvenir.
Une invention, et pas un mensonge.
Les parents ne mentent pas en parlant du père Noël, et s'ils mentent, combien d'enfants les croient-ils bêtement, sans jamais les questionner ? Mes parents avaient des réponses à toutes les questions que pouvaient poser leurs filles en quête de la vérité noëlliene. Essayer de savoir si l'on vous fait marcher, et comment, et jusqu'à quel point, fait partie du jeu. Et quel enfant n'a pas été ravi d'avoir deviné, et en devinant, d'être passé dans le monde des adultes, ou la parole est reine et instaure l'existence de la magie ?
Plus tard, on revient chez ses parents pour essayer de la faire revivre, durer, revenir. En vain. Les madeleines ne sont pas des machines à voyager dans le temps. Je suppose que les gens qui font des enfants s'efforcent de leur donner ce qu'ils ont reçu — ou pas, de toute façon, rien de tout ça n'existe plus ailleurs que dans leurs mémoires.
J'essaie d'imaginer comment mes nièces se rappelleront un jour de leurs Noëls.
Un interminable exercice de nostalgie…
Je ne me souviens pas d'avoir "cru" au Père Noël. Je me souviens d'avoir attendu qu'une puissance abstraite et merveilleuse — et dont l'existence n'était attestée que par la parole de mes parents — fasse se matérialiser des cadeaux sous un sapin (un vrai, qui clignotait et qui sentait bon et dont l'odeur disparaissait avec l'assèchement de ses innombrables et traîtresses aiguilles et les protestations de ma maman, qui allait devoir les ramasser… )
Je me souviens d'avoir, en tant que grande sœur, prétendu qu'il existait pour mon petit frère, plus jeune, et qui y croyait encore. Noël était donc déjà, à ce compte là, un souvenir.
Une invention, et pas un mensonge.
Les parents ne mentent pas en parlant du père Noël, et s'ils mentent, combien d'enfants les croient-ils bêtement, sans jamais les questionner ? Mes parents avaient des réponses à toutes les questions que pouvaient poser leurs filles en quête de la vérité noëlliene. Essayer de savoir si l'on vous fait marcher, et comment, et jusqu'à quel point, fait partie du jeu. Et quel enfant n'a pas été ravi d'avoir deviné, et en devinant, d'être passé dans le monde des adultes, ou la parole est reine et instaure l'existence de la magie ?
Plus tard, on revient chez ses parents pour essayer de la faire revivre, durer, revenir. En vain. Les madeleines ne sont pas des machines à voyager dans le temps. Je suppose que les gens qui font des enfants s'efforcent de leur donner ce qu'ils ont reçu — ou pas, de toute façon, rien de tout ça n'existe plus ailleurs que dans leurs mémoires.
J'essaie d'imaginer comment mes nièces se rappelleront un jour de leurs Noëls.
Un interminable exercice de nostalgie…
dimanche 12 décembre 2010
Back from Sèvres.
Bon, ben Sèvres, c'était bien. Voir Markus Leicht prendre en photo Michel Jeury, Gérard Klein et Yves Frémion en train de papoter, c'était bien. Et Roland retrouver un pote avec qui il échangeait des Fleuves quand ils étaient mômes aussi. Les expos étaient superbes, les gens étaient de bonne humeur. Que demander de plus. Ah, si, une charmante jeune femme est venue me dire qu'elle avait utilisé Haute-École dans un DEA pour montrer qu'on pouvait écrire de la fantasy pas complètement conne. Et les trois chats ont été sages à la maison. Dès fois on pourrait croire qu'on est tombé sur le bon univers…
samedi 30 octobre 2010
Le couloir du consommateur mort.
Dis-moi où tu fais ton marché et je te dirai qui tu es.
Ou combien tu gagnes. Et où tu habites. Sans oublier le statut socio-professionnel de tes arrières-grands-parents, je parie. Enfin bref.
Je suis allée faire trois courses à Auchan, où je n'avais pas mis les pieds depuis un moment, préférant des lieux moins chers et moins grands. Lequel Auchan a été agrandi-refait il y a peu sans que je vois le résultat final de la pensée moderne en action. Allons-donc, me dis-je, faire un tour à Auchan, puisqu'on y trouvait autrefois de la pâte de curry consommable qu'on ne trouve pas ailleurs (oui, la province, c'est dur parfois.)
Évidemment, le rayon exotique a été refait : on y trouve des kits à sushis et des ramens-minute, mais plus la pâte de curry dont j'avais envie. Et il n'est pas loin du rayon "produits étrangers", ce qui donne l'impression, tout à coup, que l'Angleterre est à l'autre bout du monde. D'ailleurs, elle a dû s'éloigner : 4 euros les 3 rouleaux de polos, quand on sait combien ça coûte sur place, on craint le déplacement dans un autre univers… ça fait froid dans le dos.
Mais ce n'est rien à côté du nouveau rayon discount-pas de marques-pas cher.
Imaginez (si vous n'avez pas de magasin Auchan à proximité, sinon, allez voir ici.), un rayon annoncé par de grands panneaux orange-vif-moche qui déclarent "Self-Discount", un rayon petit et nu, garni de cartons ternes et de produits laids, que même chez Lidl ils n'oseraient pas en proposer des comme ça. "Self-Discount", parce qu'on peut acheter des trucs au poids, genre des bonbons pour les mômes, comme s'ils allaient avoir envie de bonbons au kilo sans marque… Self-discount, je suppose, parce que tu fais des économies tout seul, comme un grand, tu te prend en charge, en quelque sorte. Allez voir le blabla sur le site, c'est grandiose : comment (tenter de) vendre la pauvreté à la sauce narcissisme-développement personnel.
Une hallucination. Un cauchemar. Un truc qui en gros, proclame « entre ici à tes risques et périls, consommateur désargenté qui s'est fourvoyé dans ce temple de la consommation sans en avoir réellement les moyens. On est vaguement au courant que tu peux trouver moins cher ailleurs, alors bon, on te propose ça, mais franchement, ça nous gave, tu préfères pas aller visiter les autres rayons ? Sous entendu : si tu veux vraiment être un vrai client, pas une sous-merde fauchée. » Self-Discount : soyez au rabais !
Le couloir de la mort du consommateur, me suis-je dit.
Et inversement.
lundi 25 octobre 2010
My rating: 5 of 5 stars
Excellent ouvrage. Suspense plus que bien mené, situation de vraie SF traitée avec érudition sans jamais ennuyer. La croyance du prêtre n'est jamais un obstacle à son intelligence, et on est aussi intéressé par la pensée des hommes du moyen âge que par celle des extra-terrestres. Une confrontation entre paradigmes qui en dit plus long sur la nature de l'intelligence et la condition des êtres vivants dans cet univers que bien des baragouins métaphysiques.
Final éblouissant.
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dimanche 26 septembre 2010
jeudi 16 septembre 2010
Autointerviouve
— Et alors, mâme Denis, vous les avez comment vos idées ?
— Ben, je sais pas moi, comme tout le monde. Tout à l'heure, je ne sais plus à quoi je réfléchissais, je suis sortie dans le jardin cueillir une feuille de laurier pour mettre dans les lentilles, et j'ai pensé "Des lauriers pour les brutes."
— Des lauriers pour les brutes ?
— Oui.
— Et alors ?
— Et alors rien. C'est très fin 2010, je trouve. C'est peut-être un titre de quelque chose.
— Un titre de quoi ?
— J'en sais rien. Vous voulez savoir comment j'ai mes idées, c'est la réponse : lentement.
— Ben, je sais pas moi, comme tout le monde. Tout à l'heure, je ne sais plus à quoi je réfléchissais, je suis sortie dans le jardin cueillir une feuille de laurier pour mettre dans les lentilles, et j'ai pensé "Des lauriers pour les brutes."
— Des lauriers pour les brutes ?
— Oui.
— Et alors ?
— Et alors rien. C'est très fin 2010, je trouve. C'est peut-être un titre de quelque chose.
— Un titre de quoi ?
— J'en sais rien. Vous voulez savoir comment j'ai mes idées, c'est la réponse : lentement.
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