Safe, d’après Harlan Coben et avec Michael C. Hall. 8 épisodes.
Donc, ça se passe dans une gated community. Une portion de ville dans la ville avec des caméras et un gardien, où vivent des gens plutôt aisés et leurs couillons d’ados qui font les mêmes conneries que les autres.
Un soir de fête en l’absence des parents — délicieux couple de m’as-tu-vus qui ont une gentille fille qui aime trop le maquillage et se fait de l’argent de poche en vendant de la drogue — on retrouve un môme dans la piscine, sa petite amie a disparu. Son père est chirurgien, sa mère est morte d’un cancer un an plus tôt. Il est rongé par la culpabilité parce qu’il n’était pas là le soir où sa femme est morte… et c’est à peu près tout ce qu’on peut dire si on ne veut rien gâcher.
Dans la meilleure tradition du genre, on suit le père obstiné — Michael C. Hall absolument remarquable — qui mène sa propre enquête, complètement indifférent à la légalité et à la prudence (on se demande quand même comment il fait pour bosser, vu que ça se passe sur quelques jours… et qu’on ne le voit jamais dire qu’il ne bossera pas…).
Petit à petit, comme on s’y attend, on remonte le fil longuement emmêlé des relations entre les ados entre eux, entre eux et les adultes, entre les adultes, maris et femmes, couples unis ou pas, liaisons, amitiés, souvenirs, remords… Et on revient sur les scènes cruciales, la fête-qui-tourne-mal, l’enterrement de la mère, la soirée où le père aurait dû être là — la technique de dévoilement est la même que dans 21st century Boys, le manga, c’est en train de devenir un gimmick mais bon, bien fait ça marche au poil.
C’est superbement joué, les ados sont crédibles, les adultes excellents tout au long d’un scénario qui déplie les marches de son escalier tel un implacable escalator qui ne mène jamais vraiment là où on pense aller.
On devrait filer un je ne sais quoi, golden globe, bafta, emmy, à Michael C. Hall rien que pour la scène finale. (Au théâtre, dans Lazarus, j’avais la présence physique du type, le fameux machin magnétique qui attire l’œil et impose la présence. Dans une série on a les gros plans et l’émotion qui passe dans des regards et des frémissements imperceptibles autrement. Et aussi au scénariste, pour la fin comme je les aime : tous les fils regroupés et noués en une réplique.
Bref, j’ai aimé.
Sinon, aujourd’hui, il faisait un vent à décorner les fantômes des bœufs de Cow Hollow, qui a été le nom du quartier d’Union Square, qui de nos jours fait plutôt dans le commerçant chicos du centre ville. J’ai attendu un tram pendant ce qui m’a semblé des plombes, pendant qu’assis dans l’abribus un type à l’air pas en forme bataillait avec une bouteille de coca contenant apparemment de l’eau à bulles. Je n’ai compris ce qu’il faisait, ou tentait de faire que lorsque je me suis rendu compte que ce qu’il tenait n’était pas une paille mais une seringue.
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