On apprend à cesser de lire les pompeuses sentences censées vous instruire sur la vie, la mort et la meilleure manière de se tenir à table que lorsqu'on a passé suffisamment de temps dans cette vallée de bruit et de fureur et que l'on a constaté que notre insatiable besoin d'y imposer du sens est surtout cela : insatiable.
On trouve tout cela inutile et puéril, et relevant de l'adolescence, qui a besoin de miroirs pour se regarder dedans et de maximes pour savoir comment se tenir.
Mais aucune maxime à la con, aucune phrase bien tournée, aucun poème, aucun roman n'est de la moindre utilité devant la mort, qui n'est ni vulgaire ni élégante, ni rien du tout. La mort n'est pas qualifiable, sauf si vous vous bercez d'illusions sur une quelconque survie d'on ne sait qu'elle essence d'âme qui survivrait aux avanies que la biologie impose au corps en fin de parcours.
On ne parle pas aux morts parce que les morts ne sont plus là, on se parle à soi-même, comme on parle à un nounours ou à une poupée, pour se sentir moins seul et pour avoir moins mal.
La mort n'est pas qualifiable et ni la philosophie ni la littérature ne sont du moindre soutien.
La mort est finale et n'a rien à vous dire, que ce soit sur vous ou sur la vie ou le reste de l'univers.