dimanche 25 octobre 2009
Le petit supplément de la mère Denis du dimanche (n°6) :
Bon, la mère Denis s'est levée chouineuse, avec un mal de mâchoire sans doute dû à l'humidité et la sensation qu'elle devrait utiliser cette heure de plus à quelque chose mais quoi ?
Et là, miracle,je me souviens que ça fait des mois que je veux aller voir ce que fait Cali Rezo, l'illustratrice de Pélerinage.
Son site est ici.
On y trouve de fort belles peintures numériques, des BD judicieuses et amusantes sur la vie de graphiste, des vidéos étranges et poétiques et ds carnets de croquis époustouflifiants. Tout cela répond aisément à la question qu'on me pose parfois : pourquoi est-ce que vous n'illustrez pas vos livres vous-même (vu que vous dessinez). Ah ah. Allez donc voir, vous comprendrez pourquoi…
dimanche 18 octobre 2009
Le petit supplément de la mère Denis du dimanche (n°5) :
Parmi les inconvénients (pas si nombreux, et que je préfère à ceux de bosser dehors) du travail à la maison, il y a les coups de téléphone des gens qui veulent vous vendre du vin, des fenêtres, des bagnoles, des abonnements divers et variés et les coups de sonnette des vendeurs de pommes et de patates, des vendeurs de fenêtres, des agences immobilières et des crétins de mômes qui rentrent de l'école. Les seuls pour qui j'invente des systèmes très élaborés de seaux d'eau glacée se déversant sur leur tête ébahie au coup de sonnette sont d'ailleurs les gamins. Qu'on se rassure, j'ai la vengeance vélléitaire et je ne sais absolument pas bricoler…
Lundi, ou mardi, je ne sais plus, j'ai testé la nana qui essaie délibérément de vous arnaquer.
C'était après le repas. Donc, pas l'heure à laquelle je suis au sommet de mes capacités intellectuelles. Disons que si je n'ai pas décidé de faire la sieste ou le ménage c'est que je suis en train de jouer à des trucs idiots sur le net.
Et donc, ça sonne, je vais répondre et une dame blonde genre secrétaire/mère de famille propre sur elle me dit qu'elle est là pour "valider la baisse de ma facture d'électricité".
Ngh ?
Je ne sais plus ce que je lui dis, mais je la fait entrer. Ce que, en principe, je ne fais jamais sans savoir exactement de quoi il retourne, mais c'était vraiment un jour où je n'étais pas réveillée, et puis EDF envoie parfois des courriers pour avertir de leur visite, courriers que je pose sur la bibliothèque dans l'entrée et que j'oublie jusqu'à ce qu'on sonne…
La dame, étant entrée et ayant vu le couloir et les bibliothèques croulant sous les piles de Bragelonne envoyés pour le prix Julia Verlanger, fait preuve d'une rare perspicacité en remarquant que j'ai l'air d'aimer la lecture (c'est mon boulot, lui réponds-je) et est-ce qu'on peut disposer d'un coin de table ? On dispose d'un coin de mon bureau, et elle se met à m'expliquer des trucs au sujet de l'électricité, d'EDF et de Powéo. Je comprends essentiellement que je n'y comprends rien et que le mot "état" revient assez souvent pour créer une sorte d'aura destinée à séduire l'abonné séculaire au vieux machin fournisseur de courant.
Il y a comme un trou, je ne sais plus comment on passe de l'un à l'autre, mais elle sort un livret format A4 bien épais dont elle replie bien soigneusement la page de garde, mais pas avant que j'ai vu le logo de Powéo.
Et là, me réveillant enfin, je lui dis que je ne sais pas qui elle est ni pour qui elle travaille (détail qu'elle a omis de préciser ), que je n'ai rien demandé et que ne signe pas quelque chose qui ressemble à un contrat sans l'avoir lu, mais qu'elle peut me le laisser, merci.
Et c'est là que ça bascule et qu'elle me dit, passant du ton de la dame gentille qui explique à celui de la dame qui sait et qui ne comprends pas que vous soyez conne au point de ne pas signer le merveilleux bidule à économiser des sous qu'elle a la bonté de vous proproser.
Mais je suis là pour valider votre facture d'électricité à la baisse, vous ne voulez pas faire des économies?
Bien sûr que si, laissez moi votre brochure.
Mais puisque je vous dis que je suis là pour valider votre facture d'électricité à la baisse.
En fait, elle a compris que je ne vais pas signer son contrat Powéo et elle est furieuse, mais je n'arrive pas à déterminer si c'est parce qu'elle croyait avoir réussi son coup ou si c'est parce qu'elle pense vraiment qu'elle est là pour me rendre un immense service. Les deux, en fait. Y'a pas la moindre trace de recul ou de second degré dans son regard, elle fait ça pour nourrir sa petite famille et j'ai l'impression qu'elle y croit, ou si elle n'y croit pas, à ses boniment, ça n'a aucune importance : elle a raison et le reste du monde a tort. Et elle continue à raconter des trucs sur ma facture tout en serrant son contrat que manifestement elle ne veut pas que je lise et que je garde contre sa poitrine jusqu'à ce que, dans le couloir, je lui dise que la porte est là, et qu'elle sorte.
Je vais raconter le truc à Roland, qui était dans son bureau (elle était tellement sûre d'elle que je n'ai pas eu le temps de recourir à l'argument imparable du conjoint que l'on doit consulter).
J'ai entendu la porte se fermer, me dit-il. Elle a sonné chez les voisins tout de suite après.
Lundi, ou mardi, je ne sais plus, j'ai testé la nana qui essaie délibérément de vous arnaquer.
C'était après le repas. Donc, pas l'heure à laquelle je suis au sommet de mes capacités intellectuelles. Disons que si je n'ai pas décidé de faire la sieste ou le ménage c'est que je suis en train de jouer à des trucs idiots sur le net.
Et donc, ça sonne, je vais répondre et une dame blonde genre secrétaire/mère de famille propre sur elle me dit qu'elle est là pour "valider la baisse de ma facture d'électricité".
Ngh ?
Je ne sais plus ce que je lui dis, mais je la fait entrer. Ce que, en principe, je ne fais jamais sans savoir exactement de quoi il retourne, mais c'était vraiment un jour où je n'étais pas réveillée, et puis EDF envoie parfois des courriers pour avertir de leur visite, courriers que je pose sur la bibliothèque dans l'entrée et que j'oublie jusqu'à ce qu'on sonne…
La dame, étant entrée et ayant vu le couloir et les bibliothèques croulant sous les piles de Bragelonne envoyés pour le prix Julia Verlanger, fait preuve d'une rare perspicacité en remarquant que j'ai l'air d'aimer la lecture (c'est mon boulot, lui réponds-je) et est-ce qu'on peut disposer d'un coin de table ? On dispose d'un coin de mon bureau, et elle se met à m'expliquer des trucs au sujet de l'électricité, d'EDF et de Powéo. Je comprends essentiellement que je n'y comprends rien et que le mot "état" revient assez souvent pour créer une sorte d'aura destinée à séduire l'abonné séculaire au vieux machin fournisseur de courant.
Il y a comme un trou, je ne sais plus comment on passe de l'un à l'autre, mais elle sort un livret format A4 bien épais dont elle replie bien soigneusement la page de garde, mais pas avant que j'ai vu le logo de Powéo.
Et là, me réveillant enfin, je lui dis que je ne sais pas qui elle est ni pour qui elle travaille (détail qu'elle a omis de préciser ), que je n'ai rien demandé et que ne signe pas quelque chose qui ressemble à un contrat sans l'avoir lu, mais qu'elle peut me le laisser, merci.
Et c'est là que ça bascule et qu'elle me dit, passant du ton de la dame gentille qui explique à celui de la dame qui sait et qui ne comprends pas que vous soyez conne au point de ne pas signer le merveilleux bidule à économiser des sous qu'elle a la bonté de vous proproser.
Mais je suis là pour valider votre facture d'électricité à la baisse, vous ne voulez pas faire des économies?
Bien sûr que si, laissez moi votre brochure.
Mais puisque je vous dis que je suis là pour valider votre facture d'électricité à la baisse.
En fait, elle a compris que je ne vais pas signer son contrat Powéo et elle est furieuse, mais je n'arrive pas à déterminer si c'est parce qu'elle croyait avoir réussi son coup ou si c'est parce qu'elle pense vraiment qu'elle est là pour me rendre un immense service. Les deux, en fait. Y'a pas la moindre trace de recul ou de second degré dans son regard, elle fait ça pour nourrir sa petite famille et j'ai l'impression qu'elle y croit, ou si elle n'y croit pas, à ses boniment, ça n'a aucune importance : elle a raison et le reste du monde a tort. Et elle continue à raconter des trucs sur ma facture tout en serrant son contrat que manifestement elle ne veut pas que je lise et que je garde contre sa poitrine jusqu'à ce que, dans le couloir, je lui dise que la porte est là, et qu'elle sorte.
Je vais raconter le truc à Roland, qui était dans son bureau (elle était tellement sûre d'elle que je n'ai pas eu le temps de recourir à l'argument imparable du conjoint que l'on doit consulter).
J'ai entendu la porte se fermer, me dit-il. Elle a sonné chez les voisins tout de suite après.
dimanche 11 octobre 2009
Le petit supplément de la mère Denis du dimanche ( n°4)
Phénix Futur est donc paru. Encore un livre qui aura attendu longtemps pour connaître une version "améliorée et définitive", confirmant ainsi qu'on fait toujours bien de suivre les conseils de tonton Heinlein. En l'occurrence, celui "remettre sur le marché" un texte jusqu'à ce qu'il soit vendu.
Après discussion avec Audrey Petit, la directrice de collection, l'une des améliorations apportées à la première version a consisté en quelque sorte à ajouter du mobilier urbain. En clair : dans sa première version, le quartier où vit le personnage principal avait une tendance écolo que j'ai accentuée avec grand plaisir en m'inspirant de réalisations déjà existantes.
Les murs végétalisés, par exemple (j'en ai mis sur les immeubles, mais aussi dans le collège et la cantine.) Tant qu'à faire.
Ici on peut voir pousser le mur vivant de Greenwall ; l'inévitable Patrick Blanc est là.
Je dois dire que j'ai un faible pour les murs de succulentes et autres plantes bizarres…
Jusqu'à présent, les lampadaires solaires que j'ai pu voir ressemblaient à des lampadaires ordinaires auxquels ont avait ajouté un panneau solaire. Plutôt moche et pas très inventif.
Ces fleurs solaires et wifi faisaient partie d'une campagne de pub pour la Prius. Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'elles sont devenues une fois la campagne terminée…
Et puis il y a les projets fous, comme ceux de Vincent Caillebaut.
Après discussion avec Audrey Petit, la directrice de collection, l'une des améliorations apportées à la première version a consisté en quelque sorte à ajouter du mobilier urbain. En clair : dans sa première version, le quartier où vit le personnage principal avait une tendance écolo que j'ai accentuée avec grand plaisir en m'inspirant de réalisations déjà existantes.
Les murs végétalisés, par exemple (j'en ai mis sur les immeubles, mais aussi dans le collège et la cantine.) Tant qu'à faire.
Ici on peut voir pousser le mur vivant de Greenwall ; l'inévitable Patrick Blanc est là.
Je dois dire que j'ai un faible pour les murs de succulentes et autres plantes bizarres…
Jusqu'à présent, les lampadaires solaires que j'ai pu voir ressemblaient à des lampadaires ordinaires auxquels ont avait ajouté un panneau solaire. Plutôt moche et pas très inventif.
Ces fleurs solaires et wifi faisaient partie d'une campagne de pub pour la Prius. Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'elles sont devenues une fois la campagne terminée…
Nous avons ici un
concept total de rue, avec arrêt de bus, lampadaires et distributeur de billets. Très classe, très chic, peut-être un peu froid à l'usage — mais rien n'empêcher de mettre de la pelouse autour.
N'oublions pas les voitures : Neville Mars nous propose des arbres solaires destinés à donner de l'ombre aux parkings et à recharger les voitures solaires. Un peu austère, mais combiné à de vrais arbres, ça pourrait être sympa.
Le Light Blossom de Philips
L'arbre solaire de Ross Lovegrove a d'abord été montré lors d'expositions, à Vienne et à Milan.
Mais Vienne ne s'est pas arrêtée là et il semblerait que les arbres en question aient été véritablement testés par la municipalité.
Et on a construit des fleurs solaires géantes à Austin.
Pour voir ce que ça donne, un petit saut vers un diaporama consacré à des écostructures qui font envie.
et les maisons qui font rêver :
La science-fiction est une façon de regarder le monde. C'est une évidence, mais la lecture de certaine anthologie de science-fiction française récente me suggère que cela ne l'est peut-être pas pour tout le monde.
C'est le sens de la phrase de William Gibson "As I've said many times, the future is already here. It's just not very evenly distributed." "Comme je l'ai déjà souvent dit, le futur est déjà là. Mais il n'est pas très bien réparti."
J'imagine que le lecteur idéal de SF est celui qui ayant repéré des morceaux de futur dans le présent, que ce soit sous la forme d'hommes sur la Lune, d'ordinateurs ou de maisons solaires, les voit comme autant de flèches pointant vers un avenir où il y en aurait plus. Et ce plus serait bien entendu différent, étrange et humainement intéressant. Lorsque j'étais ado, je ne pensais pas que tout le monde aurait un jour des voitures volantes, mais que tout fonctionnerait au solaire, à l'éolien et à d'autres moyens de produire de l'énergie sans détruire la planète que nous habitons, je croyais même que les gens pour qui nous votons œuvreraient en ce sens. Oui, bon, no comment.
Il n'empêche : la SF demeure ma façon de regarder le monde. Je ne peux m'empêcher de voir certains objets, phénomènes et personnes comme des marqueurs pointés vers l'avenir et de tenter de les transformer en fiction…
Ainsi, le jardin de cette photo prise à New York a été un jardin normal sur un toit qui s'est étendu, et qui dans le contexte actuel de réchauffement fait partie de la vaste nébuleuse des végétaliseurs de murs et des verdisseurs de toits. Pointe-t-il vers un New-York aux toits verts ? Sera-t-il une île si New-York est inondé ? Il n'y a pas de "raréfaction des futurs", il n'y a que des incapacités à voir ce qui les indique.
et les maisons qui font rêver :
La science-fiction est une façon de regarder le monde. C'est une évidence, mais la lecture de certaine anthologie de science-fiction française récente me suggère que cela ne l'est peut-être pas pour tout le monde.
C'est le sens de la phrase de William Gibson "As I've said many times, the future is already here. It's just not very evenly distributed." "Comme je l'ai déjà souvent dit, le futur est déjà là. Mais il n'est pas très bien réparti."
J'imagine que le lecteur idéal de SF est celui qui ayant repéré des morceaux de futur dans le présent, que ce soit sous la forme d'hommes sur la Lune, d'ordinateurs ou de maisons solaires, les voit comme autant de flèches pointant vers un avenir où il y en aurait plus. Et ce plus serait bien entendu différent, étrange et humainement intéressant. Lorsque j'étais ado, je ne pensais pas que tout le monde aurait un jour des voitures volantes, mais que tout fonctionnerait au solaire, à l'éolien et à d'autres moyens de produire de l'énergie sans détruire la planète que nous habitons, je croyais même que les gens pour qui nous votons œuvreraient en ce sens. Oui, bon, no comment.
Il n'empêche : la SF demeure ma façon de regarder le monde. Je ne peux m'empêcher de voir certains objets, phénomènes et personnes comme des marqueurs pointés vers l'avenir et de tenter de les transformer en fiction…
Ainsi, le jardin de cette photo prise à New York a été un jardin normal sur un toit qui s'est étendu, et qui dans le contexte actuel de réchauffement fait partie de la vaste nébuleuse des végétaliseurs de murs et des verdisseurs de toits. Pointe-t-il vers un New-York aux toits verts ? Sera-t-il une île si New-York est inondé ? Il n'y a pas de "raréfaction des futurs", il n'y a que des incapacités à voir ce qui les indique.
dimanche 4 octobre 2009
Le petit supplément de la mère Denis du dimanche (3)
…est à Gradigan elle ne peut donc pas suppléer, mais promet qu'elle aura terminé un joli article sur les fleurs solaires et autres embellissements urbains pour la semaine prochaine.
En attendant, quelques concepts végéto-solaires…
En attendant, quelques concepts végéto-solaires…
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